Accouchement : ce qu’on a oublié de vous dire

Pendant neuf mois, vous préparez l’arrivée de votre bébé avec impatience et une pointe d’anxiété. Vous vous appliquez à suivre les cours à l’hôpital ou à domicile avec une sage-femme, lisez de nombreux livres sur l’accouchement… Et pourtant, malgré la théorie, vous risquez fort d’être surprise par certains aspects de ce moment exceptionnel. Même si un accouchement reste unique et qu’il est impossible de tout anticiper, voici quelques retours d’expérience bons à connaître.

La perte des eaux : « Je croyais que c’était comme un ballon qui se perce »

Dans les films, les futures mamans perdent toujours les eaux en une fois dans des situations improbables et se précipitent à la maternité en catastrophe. Or il n’est pas obligatoire que cela se passe ainsi. Certaines verront même leur poche percée à l’hôpital (un geste totalement indolore) à un stade déjà avancé du travail. Pour Claire, 34 ans, maman de Gaston depuis un an, les choses ne se sont pas déroulées comme elle l’avait imaginé: « Je croyais que quand on perdait les eaux, c’était comme un ballon qui se perce, alors que ça peut se faire lentement, et progressivement. Moi, mes eaux ont coulé pendant 48 heures, en attendant qu’on déclenche mon accouchement. » Rupture franche des deux membranes, fissure ou percée médicale, les scénarios peuvent varier d’une femme à l’autre, et d’un accouchement à l’autre.

Les surprises de la péridurale : « J’ai été étonnée de ne pas sentir la piqûre ! »

C’est souvent quand la douleur des contractions devient trop intense que l’anesthésiste propose de poser la péridurale. Mais là encore, les surprises peuvent être nombreuses. Tout est une question de timing : il ne s’agit pas d’une piqûre comme les autres et il faut compter une dizaine de minutes pour la poser, puis attendre qu’elle fasse effet. L’anesthésiste peut faire la piqûre à partir de 2-3 centimètres de dilatation du col de l’utérus mais après 8 centimètres, si le travail est déjà trop avancé, il vous dira sans doute qu’il est trop tard. Ce fut le cas pour Anastasia, 32 ans, lors de la naissance de son petit Alix, trois mois : « C’est allé tellement vite ! J’ai eu des contractions très fortes pendant deux heures, et ensuite, il était trop tard pour l’anesthésie. » Claire, qui redoutait terriblement la piqûre, a eu en revanche une bonne surprise: « J’ai été étonnée de ne rien sentir ! J’avais bien été briefée à ce sujet et j’avais très peur que l’aiguille me fasse mal, alors qu’en fait, pas du tout. »

Un temps de travail variable : « Je ne m’attendais pas à ce que tout aille aussi vite »

Certaines mamans disent avoir eu 30 heures de travail, d’autres ont mis au monde leur bébé « en deux heures »… Il est parfois compliqué de différencier le faux travail (des contractions douloureuses mais sans ouverture du col) d’un accouchement imminent. Pour son premier enfant, Anastasia s’attendait à un long travail, mais rien ne s’est produit selon ses plans: « Le 10 décembre, nous partions en week-end en amoureux à Cabourg quand j’ai commencé à avoir des contractions. Je me suis dit que c’était du faux travail, mon terme étant prévu pour le 1er février. » Les contractions, de plus en plus rapprochées et douloureuses, poussent le couple à appeler les pompiers qui les emmènent à l’hôpital le plus proche : « Je n’arrêtais pas de dire « On y va juste pour se rassurer, et on va rentrer après ». À 17h nous étions à Cabourg, à 19h à l’hôpital de Caen, et Alix est né à 22h. On dit que pour un premier enfant ça dure des heures, donc je n’étais pas préparée à ce que tout aille aussi vite. » Pour Gabrielle, au contraire, le travail a été très long: « J’ai été hospitalisée le mardi après-midi pour une fissure de la poche des eaux, mais le travail a été si lent que mon fils est né le jeudi matin seulement ! »

Les trois phases de l’expulsion : « Je pensais que la poussée allait être rapide »

Lorsque l’on parle d’accouchement, on pense à la phase de travail plus ou moins longue, avec sa série de contractions plus ou moins douloureuses, puis la poussée qui permet littéralement d’ « expulser » le bébé. En réalité, cette phase d’expulsion comporte en elle-même trois phases différentes. Le bébé doit d’abord descendre dans le bassin, puis passer dans le vagin, et passer le cap du périnée avant de sortir la tête. Pour Gabrielle, 29 ans, maman d’un petit Louis de 2 ans, le passage dans le bassin a été plus long que prévu : « Mon fils était mal engagé dans le bassin, donc il ne descendait pas. Après de longues heures de travail, je pensais que la poussée allait être rapide. Je n’avais pas réalisé qu’à ce stade de mon accouchement, il pouvait y avoir un blocage. Au bout d’un peu plus d’une demi-heure, le médecin a décidé de guider sa tête à l’aide de petites spatules, et en quelques minutes c’était réglé. »

Plusieurs positions possibles pour accoucher : « Javais une vision classique de laccouchement »

« J’avais une vision un peu « classique » de l’accouchement, où la maman est allongée sur son lit d’hôpital, à subir les contractions et pousse le moment venu allongée sur le dos, les pieds en l’air sur les étriers… », raconte Manon. Or, de plus en plus de maternités proposent des alternatives aux jeunes mamans pour le Jour J, avec la possibilité de choisir la position la mieux adaptée pour la phase d’expulsion du bébé. Sur le dos, sur le côté, ou même sur le ventre : plusieurs options sont proposées, selon ce qui convient le mieux à la maman, ce qui lui permet de pousser le plus efficacement et ce qui aidera le bébé à bien s’engager. De même, pour la durée du travail, il n’est pas conseillé à la future maman d’attendre passivement allongée sur le dos le rapprochement des contractions : plus elle sera active, se déplaçant, massant son dos sur un ballon ou pratiquant des petits exercices de rotation du bassin, plus elle pourra accélérer le travail et maîtriser la douleur.

Tiphaine Lévy-Frébault
Crédit photo : ©Belly Balloon Photography/Les Louves

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