Vos confidences : pourquoi vous avez aimé le cododo

Le cododo a ses partisans et ses détracteurs : totalement naturel pour certains, contreproductif pour « l’apprentissage du sommeil » de l’enfant pour d’autres… Le partage du lit ou de la chambre durant les premiers mois de la vie d’un enfant a en tout cas séduit nombre d’entre vous. Vous nous avez fait part de votre expérience et votre ressenti…

 

« J’ai décidé de m’écouter », Marion, 33 ans
J’étais pétrie d’a priori sur le cododo avant la naissance de mon fils : j’avais été très influencée par les messages hyper alarmistes sur le risque d’étouffer son bébé, et puis sur le « danger » de trop le couver… Mais quand Balthazar est arrivé, j’ai oublié ces mises en garde qui m’ont paru tout à coup insensées. Il était tout petit, nouveau dans ce monde et j’avais la certitude que j’avais pour devoir de le rassurer au maximum, de lui montrer que je veillais sur lui… Donc les premières semaines on n’a pas hésité avec mon mari : Balthazar a dormi dans son cocoonababy, que l’on avait placé dans notre lit (heureusement on a un Queen Size !), entre nous deux. Pas de risque d’étouffement, Balthazar était surélevé dans son cocoonababy.
Quand il a commencé à mieux dormir, à être plus serein dans son sommeil, à s’endormir seul dans son lit, on l’a déplacé dans un lit à barreaux placé à côté de notre lit. Il y est resté jusqu’à ce qu’il fasse ses nuits (tard !). Il a souvent dormi dans notre lit, les nuits où il avait besoin d’être rassuré, les nuits où il était malade, les matins où on a réussi à le faire se rendormir entre nous pour une petite grasse matinée…
Je l’ai allaité ses premiers mois, j’ai trouvé que le cododo était une option plus que pratique : je le prenais dans mes bras, il mangeait, et hop, je le replaçais dans son lit sans avoir à me déplacer… Et pendant les mois qui ont suivi, le fait de l’avoir dans notre chambre m’a évité des allers-retours dans sa chambre (à l’autre bout de l’appartement). Avec la fatigue cumulée, le moindre effort économisé et la moindre minute de sommeil glanée sont plus que précieux.
J’ai donc décidé de m’écouter, de faire ce qui me semblait le plus simple et le plus naturel, et je n’ai aucun regret.
 

« Le cododo n’empêche pas d’avoir une activité sexuelle ! », Anna, 36 ans
Avant même l’accouchement de mon premier enfant, je m’étais d’ores et déjà fixé des « objectifs » quant à ma parentalité : accouchement naturel, allaitement, alimentation bio… La question du cocododo restait un peu en suspens, même s’il était établi que bébé dormirait au moins dans la même pièce que nous.
La maternité m’a résolument poussée à dormir avec ma fille, ce berceau en plastique transparent étant plus que repoussant. Et puis la maternité incitait plutôt à suivre son envie. Une sage-femme m’avait même dit sur le ton de la blague : « Oh ne vous inquiétez pas, c’est normal de dormir avec son bébé, le berceau est là pour décorer ! »
Bien évidemment, cela s’est poursuivi à la maison. Quand on allaite, c’est tellement plus confortable. Je n’ai pas eu à me lever la nuit pour nourrir mon bébé, tout juste à remonter mon tee-shirt et à me rendormir.
Nous avons déménagé alors que ma fille n’avait que trois mois. Et nous n’avons eu de logement stable que lorsqu’elle a eu six mois. Nous étions hébergés à droite à gauche, elle a donc continué à dormir avec nous par commodité. Dès que nous fûmes installés, elle a intégré son petit lit. Toutefois, lors du réveil de 4:00-5:00 du matin, elle était rapatriée dans notre lit pour la tétée et finissait la nuit avec nous. Progressivement, elle a arrêté de téter la nuit et a dormi dans sa chambre jusqu’au matin.
Pour le second enfant, aucune interrogation. Et tout naturellement il a dormi avec nous à peu près de la même façon. Le cododo permet à mon sens de faire les choses en douceur. Après neuf mois passés ensemble H24, il me semblait terriblement perturbant de nous séparer pour toute une nuit. J’ai tenté par moment de forcer la séparation la nuit, quand ma fille avait plus d’un an et qu’elle voulait nous rejoindre. Pourquoi ? Sans doute parce que je sentais une sorte de pression sociale qui m’enjoignait de faire dormir mon enfant seul pour ne pas avoir une dégénérée… Cela n’a rien donné de plus que des pleurs incessants. J’ai lâché prise, en me convainquant que quoi qu’il arrive, cela passerait quand elle serait prête.
Et puis dernier atout, je dois bien l’avouer, j’aime sentir mon bébé contre moi la nuit. Quand on travaille ça permet aussi de se retrouver un peu plus longtemps.
En ce qui concerne le papa, s’il n’était pas franchement réfractaire, il a été content que cela s’arrête pour retrouver plus de place dans le lit. Et seulement pour cette raison car, non, le cododo n’empêche pas d’avoir une activité sexuelle. Peu de couples ont des relations sexuelles en plein milieu de la nuit me semble-t-il. Alors il est vrai qu’en soirée quand bébé dort dans son lit, on est obligée de trouver un autre endroit mais ça permet de sortir des habitudes plan-plan.
En conclusion, si c’était à faire, je le referais. J’ai bien conscience que ce n’est pas fait pour tout le monde mais si des parents en ont envie, il ne faut pas avoir de crainte.

 

« Une prolongation naturelle de la grossesse », Marie, 37 ans
J’ai commencé à pratiquer le cododo quand j’ai compris qu’il fallait lâcher prise sur l’allaitement. Au début, la nuit je restais assise dans le lit pour m’assurer que mon bébé buvait bien. Et puis la fatigue aidant, j’ai petit à petit opté pour la position allongée et je me suis naturellement endormie avec mon petit à côté de moi. Nous avons ajusté la tenue suite à une petite frayeur une nuit où il a eu très chaud sous notre couette et lors de laquelle il a transpiré de façon anormale : bébé en gigoteuse au-dessus de notre couverture.
Pour notre deuxième enfant, c’était une évidence dès le premier jour et il est resté avec nous jusqu’à environ 9 mois. Mon mari n’a jamais trouvé cela problématique. Dormir avec bébé permet de ressentir son souffle, sentir son odeur, c’est un contact très animal. Tout comme le portage, c’est la prolongation naturelle de la grossesse. Aujourd’hui encore, le petit dernier qui a maintenant 4 ans passe régulièrement des nuits avec nous, « parce que vous êtes le meilleur papa et la meilleure maman du monde »… Comment résister !

 

« Mon fils n’a jamais voulu dormir avec nous ! », Charlotte, 33 ans
Je n’avais aucun avis sur le cododo avant d’avoir ma fille. Et je comprenais bien les peurs d’écraser l’enfant la nuit, le risque d’étouffement sous la couette… Zoé est arrivée, son lit était dans la chambre et on s’est rapidement rendu compte qu’elle recherchait absolument notre proximité pour dormir. Si elle dormait avec nous, on dormait ! J’avais peur de l’écraser, elle était toute blottie contre nous. Mais ma mère m’a rassurée en me disant qu’aucun animal n’écrase son bébé en dormant et que s’ils y arrivent, on devrait pouvoir y arriver aussi. Bref, ça a été une super expérience, même si la transition a été un peu longue.
Quand mon fils est arrivé, je l’ai naturellement mis dans notre lit, puisque ça avait fonctionné avec sa sœur : il n’a jamais voulu dormir avec nous, pas même pour les siestes. Alors que Zoé a fait la sieste avec son père jusqu’à environ 4 ans. Le cododo dépend des envies des parents… et des enfants !


« Un cododo à temps partiel », Jeanne, 36 ans
Je suis du genre mère-poule et pour moi l’allaitement et le cododo faisaient partie des choses absolument naturelles. Mais le papa n’était pas de cet avis, du moins pour le cododo. Il aime trop son confort, avoir de la place dans son lit… Il est un peu « vieille école » : chacun sa chambre. Du coup, notre fils n’a jamais commencé une nuit avec nous, mais il en a terminé beaucoup ! C’était un cododo à temps partiel. Après l’avoir allaité la nuit, je le gardais auprès de moi. Et le papa, qui dormait, n’y trouvait rien à redire. Je crois même que se réveiller auprès de son fils était un plaisir immense…
Aujourd’hui, notre fils a 6 ans et s’endort chaque soir dans notre lit, puis quand nous allons nous coucher, son père le porte jusqu’à son lit, avec toujours le même bonheur de le sentir abandonné dans ses bras… Et, je l’avoue, lorsque son père est en voyage pour le travail, mon fils dort avec moi. C’est mal, docteur ? Pour moi, en tout cas, c’est un immense bonheur de le sentir tout près et d’entendre son souffle…

Emilie Cuisinier
Crédit photo : source Pinterest /©unknown

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