18h-21h : solutions de mamans pour gérer le tunnel “bain-dîner-coucher”

Être àlheure devant l’école ou àla crèche, enchaîner les devoirs, le bain, le dîner et le coucher sans transformer l’épreuve en marathon anxiogène peut paraître difficile, mais pas impossibleQuelques mamans nous racontent leurs fins de journées, les solutions quelles ont testées et les bonnes résolutions quelles ont prises pour sublimer ces quelques heures avec les enfants.

 

Victoire, chef d’entreprise, maman de Juliette 5 ans ½, et Grégoire, 3 ans ½

La fin de journée avec les enfants c’est Rush Hour !
Je me transforme en Cruella d’enfer ! Il faut aller vite vite vite : se presser sur la route, se presser pour prendre les bains, se presser pour dîner, etc. Sans compter qu’il faut rabâcher : « Juliette mets ton jean à l’endroit quand tu l’enlèves (je ne suis pas ta bonne) », « Greg mets ton caleçon dans le linge sale »…

Le plus difficile est de me dire que c’est un moment qui doit être aussi peu plaisant pour mes amours que pour moi.
La solution : Le chantage ça fonctionne toujours bien…

Et le papa ?  

Comment dire… Il ne m’aide pas ou alors très peu. Mais lui c’est normal, il a un « vrai métier » !

 

Perrine, chef de publicité, maman de Augustin, 6 ans, Achille, 4 ans et Manon, 2 ans

La fin de journée avec les enfants c’est… stressant
Jusque là j’allais les récupérer à la garderie vers 18h et j’enchaînais avec les bains, les repas … L’ambiance était tendue, j’étais speed, stressée et je le faisais payer aux enfants. Ça se terminait souvent avec des cris et des pleurs.
À partir de cette rentrée, je passe par un organisme pour avoir une nounou le soir qui récupère les enfants à l’école et à la crèche à 16h30 et qui enchaîne avec les bains, devoirs et repas. Je suis pour le moment un peu stressée de savoir comment va gérer la nounou, est-ce qu’elle va savoir se faire respecter, est-ce que les enfants vont se sentir bien, dans quel état je vais retrouver ma maison… Mais je pense qu’une fois que l’on a la bonne personne, la vie doit être plus sereine car je vais rentrer vers 19h pour profiter d’un moment agréable et détendu avec les enfants : lecture, jeu, discussion…Sans les tâches ingrates.

Le plus difficile pour moi est d’assumer le rythme soutenu que l’on impose à nos enfants et de remettre la casquette de maman après une journée de travail. C’est notre deuxième métier, et à mon sens, le plus difficile et fatiguant. J’admire les mamans au foyer.
La solution : Être le plus organisée possible : préparation des repas en avance, apprendre aux enfants à se débrouiller tout seul…

Et le papa ?
Il conduit les enfants dès qu’il peut le matin à l’école et à la crèche, ce qui me permet d’arriver plus tôt au boulot et donc de finir à des horaires corrects. Il gère aussi de plus en plus de tâches ménagères. Et très appréciable, il respecte ce que je fais à la maison et avec les enfants.

 

Marie, journaliste, maman de Anna, 2 ans

La fin de journée avec Anna, c’est un rituel
Nous avons instauré des petits rituels pour que la fin de journée se passe au mieux, sans trop de stress ni pour nous, ni pour Anna. C’est assez immuable finalement : on rentre de chez la nounou, on se pose un peu pour lire une histoire, ou pour jouer avec les Legos le temps que le bain coule. Une fois que le bain est prêt, on y passe plus ou moins un quart d’heure, pendant que le repas, souvent préparé la veille, réchauffe, comme ça on peut passer à table dès la sortie du bain. Si le papa travaille tard, nous dînons toutes les deux entre filles, sinon Anna dîne avant les grands. Dans ce cas, après le dîner c’est jeux, lecture, câlins, jusqu’à l’heure du biberon.

Le plus difficile pour moi, c’est la gestion des repas. Faire attention à ce que ce soit plus ou moins équilibré, surtout par rapport aux repas pris chez la nounou…
La solution : Nous sommes en train d’instaurer un planning des repas préparé à l’avance, qui nous permet désormais de ne pas nous poser la question de ce que l’on doit cuisiner. Par exemple : tous les lundis soirs raviolis italiens, tous les mardis jambon ratatouille, etc. Un gain de temps monstre !

Et le papa ?
On partage les tâches, il est très présent. Si je donne le bain, il prépare le repas, si je donne le biberon, il couche Anna… Un vrai travail d’équipe à nous trois !

 

Anne-France, styliste, maman de Henri, 17 ans, Marie, 15 ans et Isaure, 11 ans

La fin de journée avec les enfants, c’est l’armée…
Je rentre vers 19h30, les retour de classe en voiture sont organisés, je n’en fais qu’un par semaine. En rentrant, c’est devoirs de la plus petite (rentrée en 6ème), signatures des circulaires, organisation des plannings qui changent régulièrement à combiner avec les voyages professionnels, puis j’ouvre mon ordinateur, et là je plonge à nouveau dans la phase 1 de la journée… Ambiance plutôt électrique puisqu’il est tard, que le dîner n’est pas prêt, les douches pas encore prises, et encore la tête pleine de missions professionnelles à remplir. Résultat : c’est l’armée. Mon surnom ? Herr général (avec l’accent allemand) …

Le plus difficile pour moi, c’est de rester calme, prendre le temps d’échanger avec mes enfants et aborder cette « deuxième journée » avec philosophie et sérénité. Qui plus est une deuxième journée qui demande d’autres facultés intellectuelles : organisation, management, éducation, gestion du stress des uns et des autres, écoute et analyse des grands problèmes de chacun… Une troisième plage horaire serait la bienvenue, pour le sport, les soins esthétiques, la lecture, etc.
La solution : Nouvelle année, nouvelles résolutions : me détendre sur le trajet du retour du bureau (45 min), mettre un peu de musique à la maison et faire les choses dans l’ordre et dans le calme, prendre 30 min pour moi pour entretenir mes abdos-fessiers, (petit plaisir perso, on ne dit pas bien dans son corps, bien dans sa tête ?), ne pas rouvrir mon ordinateur avant 21h.

Et le papa ?
Il m’aide en faisant quelques conduites, les courses au jour le jour, et le dîner lorsqu’il est présent.

 

Maud, responsable marketing, maman de Liberté 2 ans et demi, et Ferdinand, 4 mois

La fin de journée avec les enfants, c’est chronométré
Ces deux dernières années c’était la course : partir du boulot pas trop tard (18h) pour éviter les bouchons ; filer récupérer les enfants à la crèche avant sa fermeture à 18h30 ! Ensuite, à la maison, le chronomètre démarre : jouer un petit peu, prendre les bains, dîner, raconter des histoires, et dodo vers 20h30. Épuisant!

Ce que j’ai appris et le plus difficile à faire, c’est d’arrêter de culpabiliser (car tout ne sera jamais parfait), sans oublier de lâcher prise, surtout avec l’arrivée du deuxième, car se battre avec ses enfants tous les soirs peut vite se terminer en hystérie générale ! Ce n’est pas grave s’il n’y a pas de bain tous les soirs, s’ils ne terminent pas leurs assiettes, si la grande réclame un biberon…Le principal est de passer de bons moments avec eux avant de les coucher.
La solution : Cette année, nous avons décidé de prendre une nounou le soir après l’école ; elle récupère les enfants quatre soirs par semaine et s’en occupe à la maison jusque 19h -19h30 (elle joue avec eux, donne les bains et commence le dîner). On rentre tranquillement du boulot pour profiter d’eux une heure avant qu’ils dorment.

Et le papa ?
Il m’aide beaucoup quand il est là, principalement pour les jeux, bains et/ou repas, et un soir par semaine je suis au sport ou avec des copines.

 

Morgane, promoteur immobilier, maman de Mahaut 2 ans et demi, et Charlotte 1 an et demi

La fin de journée avec les filles, c’est une troisième journée
Je leur donne le bain tôt, vers 18h, comme ça après, on a le temps de jouer un peu, moi de ranger les chambres, et aussi de préparer le dîner (quand je peux je prépare des petits plats maison, mais sinon je n’ai aucun problème à leur sortir du Blédina, et elles adorent). À 18h50, elles commencent à se mettre à table, 19h pétante, elles dînent, ça dure 20-30 minutes, et ensuite je ou on les monte, on leur lit une histoire à chacune séparément ou ensemble si on voit qu’elles sont calmes. Mahaut monte dans son lit pendant que je couche Charlotte. On parle souvent de deuxième journée pour les mamans, moi je parlerais plutôt de troisième journée, puisqu’il y a aussi le 7h-9h…

Le plus difficile est d’entendre les pleurs de Charlotte quand je la couche.
La solution : Elle pleure presque à chaque fois, donc j’ai instauré un petit rituel. Je la mets dans sa turbulette, j’allume ses étoiles et la petite berceuse, je lui fais un câlin, je lui fait des papouilles, chatouilles et petit massage, je lui dis au revoir avec la main et l’incite à faire la même chose pour qu’elle comprenne que je m’en vais. Pour cette rentrée, le but est d’arriver à les coucher entre 19h30 et 19h45, pour qu’on sache qu’à partir de 20h, c’est pour nous.

Et le papa ?
Avec la rentrée à l’école de Mahaut cette année en très petite section, on démarre plus tôt le matin, donc on fait beaucoup à deux. Il m’aide plus pour le petit déjeuner, et moi je gère plus l’habillage et le trajet de l’école et de la crèche.

 

Laure, responsable Marketing international, maman de Edgar, 2 ans et demi

La fin de journée avec Edgar, c’est le marathon
Chrono en main : sortie de boulot, transport, crèche, transport, pot, bain, séchage, crémage, habillage, repas, jeux, re-pot, brossage de dents, au lit, une histoire, des bisous, une chanson, des bisous, de l’eau, des bisous, un câlins, chut, dodo, lumière fermée, « la porte ouverte » ; ouf c’est fini ! Enfin presque : là on sort le linge, on embrasse son mari, on pense à notre dîner ; pas le courage de faire à dîner… On pense à regarder un film, trop tard pour regarder un film ; il est déjà 21h30 ; et puis j’ai une présentation à finir pour le lendemain que je n’ai pas finie car je suis partie à 18h30 ; alors je mange un bol de spécial K devant mon ordi et hop au lit !

Ça, c’est vraiment la description factuelle à laquelle il faut désormais ajouter les émotions et états physiques : la fatigue d’un week-end festif, d’une fin de semaine chargée ou d’une nuit agitée, le stress du boulot, la perte de patience et l’énervement quand, dès la sortie de crèche, il faut négocier et essuyer les crises de ton pré-ado de 2 ans qui refuse systématiquement de s’exécuter. Il m’est arrivé de craquer, m’enfermant dans la chambre au bord des larmes pour me calmer les nerfs; priant pour que mon mari vienne prendre le relais.

Le plus difficile : Lorsque je quitte le bureau à 18h30, les gens sans enfants me regardent et je sens parfois le regard accusateur-jaloux qui sgnifie « et bah dis donc, tranquille, elle prend son aprem celle-là, elle n’est pas débordée !». Ils se disent peut-être que je vais boire des verres en terrasse ? Non, c’est bien une 2ème voire 3ème journée qui commence si on considère qu’avant d’arriver au bureau on commence par s’occuper des enfants.

La solution : Je me souviens de ma boss qui me disait à mon retour de congé maternité : « Laure, tu verras, à un moment donné tu prendras une nounou pour faire la sortie de crèche/école et les bains ». Moi je pensais « jamais de la vie ! Je serais une mère indigne ! » eh bien cette année, c’est décidé, on trouve une nounou ! Quand je rentre vers 19h45 ou 20h à la maison et qu’il est tout beau tout propre, a mangé, il me reste une heure pour profiter de lui et c’est divin. Je suis contente de le voir et j’ai envie de passer du temps avec lui, sans contraintes, je suis pleinement disposée à jouer et à faire les « foufous » !

Et le papa ?
Il m’aide beaucoup et heureusement ! Il a beaucoup plus de liberté d’organisation avec son boulot. On s’organise à la petite semaine en fonction des actualités respectives ; on essaie de faire chacun le même nombre de « matins » et de « soirs ».

 

M. D.

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