Parfois, il s’impose très tôt durant la grossesse, comme une évidence. Mais le choix du prénom peut aussi s’avérer plus laborieux. Doutes, divergence d’opinion avec le papa, hésitation sur la place de ce nouveau prénom au sein de la fratrie, surprise sur le sexe du bébé… Voici vos confidences, tendres et touchantes, sur le délicat choix du prénom de votre enfant.
Porteur d’un héritage et de valeurs chères aux parents, revêtant souvent une dimension symbolique, le prénom d’un bébé ne se choisit pas à la légère. D’autant plus à notre époque, où le prénom revêt une vraie dimension symbolique : on aime à croire que celui sur lequel on a flashé forgera la personnalité de notre bébé et qu’il déterminera même qui il deviendra une fois adulte. Or, trouver la perle rare peut prendre du temps ! Si certains parents, guidés par des goûts communs, ont choisi ensemble dès le début de la grossesse le prénom de leur bébé, pour d’autres, les choses n’ont pas été aussi simples. Certaines d’entre vous ont ainsi attendu d’être à la maternité, et même de tenir leur enfant dans leurs bras pour se décider. Merci pour vos témoignages, qui prouvent que choisir à deux un prénom est parfois une entreprise délicate, qui demande du temps et de la réflexion.
Quand la rencontre avec le bébé survient plus tôt que prévu
« En 2015, notre petite fille est arrivée en avance, prématurée à quelques jours près. Mon congé maternité venait de démarrer et pour cette première naissance, une longue liste de tâches m’attendait… dont choisir un prénom avec mon mari. Pour un garçon, c’était bon. Pour une petite fille en revanche… Et pour ne rien gâcher, nous avions gardé le suspense. Partis en catastrophe en pleine nuit, sans réaliser que cela était vraiment en train d’arriver, mon mari m’a dit : « Et si c’est vraiment l’accouchement maintenant ? Et si c’est une fille ? » À 6h29, notre petite fille est née. « Comment s’appelle cette princesse? » « C’est-à-dire que nous n’avons pas de prénom… » On nous a alors laissé trente minutes pour nous décider. Et là, sans savoir pourquoi, j’ai tout à coup eu envie de l’appeler Sixtine. Hésitation. Mais il faut se lancer. Allez ! Mon mari est d’accord. C’est parti pour l’annoncer à la famille ! Quelques messages. Et la voilà officiellement nommée. »
Anne-Cécile, maman de Sixtine.
L’art de convaincre l’autre
« Mon troisième bébé était prévu pour le mois de juillet… Une troisième fille ! Le papa a déjà ses prénoms en tête : ce sera Charlotte ou Jeanne. Pour moi c’est flou, je ne suis pas emballée. Pas facile quand on a déjà dû se mettre d’accord deux fois ! Puis, au début du sixième mois, c’est le déclic : ce sera Brune ! Pour le papa, c’est hors de question : « Ce n’est pas un prénom, d’où sors-tu cela… » Je n’en démords pas, lui non plus. Plus le jour J approche plus je suis convaincue et je fais quelques allusions ponctuelles.
Ca y est, nous sommes le 23 juillet, le bébé pointe son nez après un accouchement plus qu’éprouvant car sans péridurale… « Comment va s’appeler ce joli bébé ? » Je regarde le papa… et c’est lui qui le dit : « Brune ». Il m’a trouvée courageuse, elle est née avec quelques cheveux bruns, ça nous a sûrement sauvées. J’adore ce prénom et ne regrette absolument pas, merci au papa ! ».
Morgane, maman de Brune.
Un prénom pour construire sa propre histoire
« Nous savions que nous attendions un garçon, mais nous manquions d’inspiration pour son prénom. Nous aimions beaucoup César, mais mon compagnon a deux garçons d’une première union : Paul et… Jules ! Certes il trouvait cela amusant, moi beaucoup moins : “Jules, César, à table !”… Mon compagnon me proposait surtout des prénoms courts, pour une certaine cohérence et continuité avec les aînés, mais je n’accrochais pas. Puis un jour, ma mère m’a soufflé “Balthazar”, et je l’ai gardé dans un coin de ma tête. Au moment de l’accouchement, nous n’étions toujours pas décidés, nous nous disions qu’en voyant la tête du bébé, nous serions éclairés. Pas du tout ! Il est resté plusieurs heures sans prénom. Mais dans ma tête, une petite voix me répétait : “Balthazar, Balthazar, Balthazar”. Finalement, mon compagnon a été convaincu. Nous trouvions que c’était un beau prénom, fort, singulier, charismatique, avec de la personnalité. Et mon compagnon a trouvé que finalement, c’était une bonne chose de rompre avec les prénoms courts, et donc avec son histoire passée : Balthazar est propre à notre histoire. Ma mère est tombée gravement malade au moment de la naissance de Balthazar, et je crois qu’inconsciemment j’étais heureuse de lui donner ce prénom qu’elle aime tant. Aujourd’hui, Balthazar a dix mois et le porte à merveille. »
Claire, maman de Balthazar.
Une orthographe à déterminer
« Pour ma part, j’ai choisi l’orthographe du prénom deux heures avant la naissance de mon fils. Quand le sage-femme m’a demandé comment allait s’appeler mon petit garçon, je lui ai dit Edgar. Il m’a demandé si il y avait bien un D à la fin. Et là, panique, je ne m’étais pas posé cette question ! Je me disais que oui, sans doute, mais sans grande conviction. Je lui ai alors demandé un morceau de papier et un stylo (en pleine contraction) afin de l’écrire plusieurs fois, avec et sans D. C’est à ce moment que nous avons décidé que ce serait Edgar sans D. Pourquoi ? Plus léger, moderne et juste une évidence pour nous. Le fait de l’écrire nous a permis de nous l’approprier. Je n’ai jamais regretté ! »
Estelle, maman d’Edgar.
Choisir après la naissance
« Pendant quarante-cinq minutes, notre petite fille n’a pas eu de prénom. Pendant toute la grossesse, impossible de se décider sur un prénom de fille : ils étaient trop longs, trop courts, trop populaires…. Et nous voilà partis à la maternité, avec quand même trois prénoms en tête ! Les heures passaient, mais nous n’arrivions toujours pas à nous décider. L’accouchement se passe divinement bien et nous voilà avec notre amour de petite fille dans les bras… Sans prénom ! La sage-femme nous propose d’écrire « fille » sur son bracelet d’identité. Du coup, j’ai dit à mon compagnon de descendre prendre l’air et de revenir impérativement avec un prénom ! Quand il nous a rejoints, il a prénommé notre fille Margaux. »
Elisa, maman de Margaux.
Un prénom comme une évidence
« Alors que j’étais enceinte d’à peine deux mois, mon mari et moi réfléchissons vaguement à un prénom chacun de notre côté. Quand nous en discutions, nos goûts étaient assez différents. Un soir, mon mari rentre du travail, m’annonçant le prénom auquel il avait pensé durant la journée. Le prénom masculin que j’avais lu ce même jour et qui m’avait tapé dans l’œil… Nous ne connaissions toujours pas le sexe, mais j’ai eu l’intime conviction d’attendre un petit bonhomme ce jour-là. Ce qui fut confirmé deux mois plus tard. S’agissant d’un prénom très rare, j’ai eu beaucoup de doutes et d’interrogations et puis je me suis décidée un soir, après plusieurs mois de réflexion : “Ok”, ai-je lancé à mon homme. Et c’est ce même soir, ce jour où je me suis sentie prête à le prénommer de ce merveilleux prénom, porteur d’une histoire merveilleuse, à quinze jours du terme, que nous nous sommes rendus à la maternité pour rencontrer notre Lazare. Toutes ces coïncidences nous ont troublés et depuis nous nous disons que nous n’avons pas choisi le prénom, c’est lui qui est venu à nous. »
Anonyme, maman de Lazare.
Charlotte Arce
Crédit photo : BellyBalloonPhotography
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