Votre bébé se cambre et se tortille, il semble douloureux, son ventre est dur avec des spasmes, il a des pleurs «inattendus» et inconsolables sans que vous en compreniez la raison ? Parmi les causes possibles, ça pourrait être des coliques. Mais que sont-elles et comment les reconnaître ? Est-ce une étape obligée dans la vie d’un bébé ? Comment les soulager et vers qui se tourner si besoin ? Voici quelques pistes pour vous aider à y voir plus clair.
Que sont les coliques du nourrisson ?
Malgré les recherches, les causes restent mystérieuses. Les coliques sont des spasmes intestinaux probablement dus à une immaturité ou une inflammation du tube digestif, à une intolérance au lactose, ou à un manque de production d’endorphine (ce système est mature vers 4 mois). Les études montrent que 20% des bébés sont affectés par de « vraies » coliques, définies par des pleurs inconsolables et réguliers qui ont lieu « au moins 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine, pendant plus de 3 semaines » (selon la règle de trois du Dr Weissel). Ces crises apparaissent en général en fin d’après-midi ou en soirée. Elles touchent les bébés à partir de 10-15 jours de vie et disparaissent vers leurs 4-5 mois.
Comment les reconnaître ?
« Votre bébé pleure beaucoup ? C’est sûr, il a des coliques ! » Attention aux déductions trop rapides, les pleurs d’un nourrisson peuvent exprimer beaucoup de choses. Il est donc important d’observer son bébé pour différencier les pleurs liés aux coliques, de ceux qui expriment d’autres besoins (faim, sommeil, stress, besoin d’être rassuré, câliné, porté). Les pleurs de coliques sont souvent inattendus, sans raison apparente, intenses, persistants et très difficiles à apaiser malgré tout ce que vous pouvez proposer à votre bébé. Ils sont associés à d’autres signes ; observez votre bébé : poings serrés, front plissé, visage crispé et rouge, cuisses remontées sur le ventre, dos cambré, ventre dur avec des ballonnements ou des gaz. En dehors de ces symptômes, c’est un bébé qui va bien et qui suit sa courbe de croissance.
Comment soulager mon bébé ?
Difficile à entendre quand on y est confronté, mais aucune recette miracle n’a fait ses preuves à ce jour… Toutefois voici quelques pistes pour apaiser votre bébé :
– En lui apportant de la chaleur et en le contenant par le portage en écharpe ou en peau à peau. Vous pouvez aussi allonger à plat ventre votre bébé sur votre avant-bras, ramener ses jambes vers son ventre et le bercer. Autre méthode, vous pouvez allonger à plat ventre votre bébé sur vos 2 avant-bras, vos deux mains sont croisées sous son ventre : vous pouvez ainsi exercer quelques pressions douces avec vos mains tout en le berçant (posture à retrouver dans cette vidéo).
– En le massant avec vos paumes : faites des cercles autour de son nombril dans le sens des aiguilles d’une montre, le sens physiologique du transit. Vous pouvez aussi l’installer sur le dos, croiser ses jambes et remonter ses genoux vers son ventre en faisant des petits cercles : cela permet de stimuler le transit et d’évacuer les gaz. À éviter néanmoins directement après le repas, il risque de régurgiter.
– En lui évitant d’avaler trop d’air pendant le biberon : pensez à bien lui faire faire son rot après le biberon, que vous veillerez à lui donner en mettant le bébé assis à la verticale et non allongé. On peut aussi préférer un petit biberon à un grand (il contiendra moins d’air).
– En s’assurant qu’il n’est pas trop couvert, car en pleurant beaucoup il peut avoir très chaud.
– En mettant le bébé dans une atmosphère apaisante : musique et lumière douce, paroles apaisantes.
Vers qui me tourner si besoin ?
Si cela devient difficile pour vous et votre bébé, n’hésitez pas à consulter.
– Le médecin : avant de poser un diagnostic de colique il va éliminer d’autres causes possibles (douleur, allergie, reflux ou autre pathologie infantile). Un changement de lait, une éviction alimentaire chez la mère allaitante, des probiotiques ou de l’homéopathie peuvent aussi être prescrits si besoin.
– L’ostéopathe : il peut soulager certaines douleurs digestives ou tensions selon les bébés et vous montrer des positions antalgiques.
– La PMI ou une consultante périnatale : pour vous accompagner dans vos gestes lors d’un atelier massage ou portage, vous montrer des positions antalgiques, vous écouter et vous rassurer.
Le petit mot de Stéphanie
Ces pleurs inconsolables peuvent être déstabilisants et très éprouvants pour les parents. Même en essayant tout ce qui est possible, parfois rien n’y fait, les pleurs persistent. Fatigue, colère, sentiment d’impuissance ou d’incompétence vous envahissent et c’est compréhensible ! Alors soyez certains d’une chose, même si les pleurs persistent votre attention et bienveillance seront toujours d’un grand secours pour votre bébé. Il a en priorité besoin d’être rassuré, de vous sentir près de lui. N’oubliez pas dans ces moments difficiles de prendre soin de vous pour rester disponible. N’hésitez pas à passer le relais à votre conjoint, à demander de l’aide à votre entourage, à vous octroyer une pause. Si vous commencez à perdre votre calme et que personne ne peut vous soutenir, couchez votre bébé dans son lit quelques minutes, allez souffler, buvez un verre d’eau et revenez plus détendu(e) vers lui. Enfin gardez en tête que ces moments difficiles sont temporaires !
Crédit photo : BellyBalloonPhotography