On connaît sa marque de sacs en cuir intemporels et élégants, mais on sait moins qui se cache derrière : Charlotte, maman de Melchior, 3 ans et demi et Ulysse, 4 mois, est le portrait type de la Parisienne telle que l’on peut la fantasmer, gracile, drôle et d’une gentillesse folle. Cette entrepreneuse nous raconte sans fards comment elle a appris à concilier sa vie de famille et les montagnes russes d’une vie professionnelle à son compte.
Melchior et Ulysse : pour ses deux garçons, Charlotte s’est inspirée de prénoms issus de voyages imaginaires riches en péripéties. Je ne suis qu’à moitié étonnée de ses choix quand je me penche sur le parcours de cette passionnée de mode, formée au studio Berçot et passée par les plus grandes rédactions (Elle, L’Officiel, Jalouse…) qui a décidé de lancer sa propre ligne de maroquinerie. Un chemin sinueux, jalonné d’obstacles, qui fait d’Yvonne Yvonne une marque d’autant plus attachante. « J’ai lancé ma marque de sacs à main il y a 5 ans, une aventure qui est née un peu par hasard, je fonctionnais à l’intuition », me raconte Charlotte, qui m’accueille tout sourire et un café à la main dans son atelier-bureau du IXe arrondissement. Pour signer les collections qu’elle imagine seule, elle choisit le prénom de son arrière grand-mère, une modiste – « la seule caution un peu mode de ma famille » s’amuse-t-elle. « C’était un vrai plaisir de dessiner, produire les prototypes, recevoir les premiers modèles de mes sacs : tout ça est tellement concret ! ». Mais elle découvre en même temps l’envers du décor : « les salons qui s’enchaînent, la rapidité des saisons qui se succèdent, le rythme de la mode toujours plus soutenu ». Elle tombe enceinte de son premier enfant, rencontre des soucis avec son usine de production, subit une grosse fatigue, ne prend pas de congé maternité à l’arrivée de Melchior… « J’ai eu l’impression de me prendre les pieds dans le tapis, tout s’enchaînait mal, je ne m’y retrouvais pas », confie-t-elle. Elle décide finalement de faire une pause et met sa marque entre parenthèses, en écoulant tranquillement le stock qui lui reste en ligne. Elle retrouve un travail dans la presse et pendant 6 mois laisse Yvonne Yvonne derrière elle. « Mais j’y repensais malgré moi, j’avais toujours de nouvelles idées. Et au bout d’un moment j’ai compris que je n’étais pas prête à lâcher le morceau ! ».
« J’ai décidé de suivre mon rythme »
Enceinte de son deuxième enfant, elle reprend le flambeau, mais cette fois à son rythme : « je voulais faire des intemporels, des classiques avec de beaux cuirs et des coloris qui se gardent, ce qui me permettait de me concentrer sur le produit en soi. Je ne voyais pas pourquoi je devais solder mes sacs tous les 6 mois, j’ai donc décidé de suivre mon rythme ». Désormais, chez Yvonne Yvonne, les collections ne s’accordent pas aux saisons mais aux coups de coeur de Charlotte et à ses envies de collaboration avec d’autres designers.
Elle a trouvé aujourd’hui son équilibre, entre sa marque qu’elle relance avec plaisir et passion, et sa famille qui s’est agrandie il y a 4 mois avec l’arrivée d’Ulysse. Quand je vois son teint frais et l’énergie qu’elle déploie dans le développement d’Yvonne Yvonne, je ne peux m’empêcher de lui demander son secret. « Une bonne crème Clarins ! », plaisante-t-elle. « C’est vrai, j’ai un quotidien intense, toute mon organisation est au cordeau, mais pour mon deuxième, je suis mieux rodée que pour Melchior », estime-t-elle.
« J’ai lâché prise sur plus de choses »
Contrairement à sa première grossesse, elle s’est octroyé un vrai mois de congé maternité. Et elle a misé sur le sommeil. « Le sommeil c’est la clef de tout et nous avons décidé avec mon mari de nous offrir le luxe d’une « dormeuse », une nourrice qui est venue les premiers mois une à deux fois par semaine s’occuper des nuits d’Ulysse ». Une bonne fée qui, en prenant le relais de 22h à 7h, a permis à toute la famille de glaner un peu de repos. « J’ai aussi lâché prise sur plus de choses : ma vie sociale est moins intense et j’ai appris à me coucher plus tôt ! Mes priorités désormais ce sont ma famille et ma boîte ».
Avant de la quitter, j’ai très envie de lui demander ce qu’a changé l’arrivée d’un deuxième enfant dans sa famille. « J’avais peur de ne pas l’aimer autant que Melchior, m’avoue-t-elle, et que ce dernier se sente rejeté à l’arrivée de son petit frère. Mais quand Melchior est entré dans la chambre à la maternité alors que je tenais son petit frère dans mes bras, j’ai ressenti une très grande émotion et j’ai su que toutes ces craintes étaient infondées », confie Charlotte. « Et puis je suis tombée sur une sage femme en or à la maternité : elle m’a donné de super conseils, comme ne pas hésiter à confier le biberon à Melchior pour qu’il s’occupe de son petit frère, ne pas avoir peur qu’il fasse des choses avec lui et ne pas lui faire peur en lui disant qu’Ulysse était fragile… ». Lorsque Charlotte se demande comment accorder autant de temps à son deuxième enfant qu’à son premier, la sage-femme la rassure : « pourquoi vouloir refaire la même chose : Ulysse profitera d’avoir un grand-frère, et ça c’est une chance inestimable ».
Les bonnes adresses en famille de Charlotte Balme
À Paris
J’habite à deux pas du Palais Royal, où nous adorons nous promener le week-end. Je vais aussi souvent au Bar du Moulin de la Vierge rue des Petits-Pères, où Melchior peut faire du vélo et de la trottinette sur le place de l’église, pendant que nous profitons de notre café.
Pour le brunch, j’aime beaucoup l’hôtel Bachaumont qui propose des animations pour les enfants, c’est l’idéal pour passer un bon moment.
Pour les vacances
J’adore partir au Portugal en famille, ce n’est pas loin de Paris et on trouve de vraies pépites à prix raisonnable. Mon hôtel favori : Uva do Monte à Comporta.
Ma prochaine destination avec les enfants : Ses Sucreres à Minorque, une adresse authentique.
Retrouvez les créations de Charlotte sur son site www.yvonneyvonne.fr
M.R.
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