Elles auront bientôt sept enfants à elles deux et travaillent encore plus qu’avant depuis qu’elles ont repris la marque pour enfant Frangin Frangine. Aude Aubron et Mylène Kiener ont choisi de devenir entrepreneurs au moment même où leurs familles s’agrandissaient… Le temps d’un petit-déjeuner gourmand chez Maison Bastille (Paris XIe), j’ai fait la connaissance de ces deux mamans cool, meilleures amies et associées complices.
C’est peut-être le fait d’avoir chacune trois enfants et pour l’une bientôt quatre, qui rend ces deux mamans si cool et détendues : on se retrouve pour notre rendez-vous avec Achille, 6 mois, le petit dernier de Mylène qui n’a pas échappé à la bronchite qui traîne en cette fin de printemps… Pas de congé enfant malade quand on a sa propre boîte, et aucune des deux ne s’en plaindra. Aude et Mylène sont complètement passionnées par leur nouveau job : elles ont repris la marque Frangin Frangine depuis un peu plus d’un an.
Racontez-moi l’histoire de votre changement de carrière. Comment avez-vous connu Frangin Frangine ?
Mylène : Je travaillais chez Poiray, j’avais un boulot prenant, pas mal de stress et deux enfants. Je manquais de flexibilité et un jour j’ai dit stop, sans projet derrière… J’ai rencontré les responsables de Frangin Frangine à ce moment-là, qui cherchaient un repreneur.
Aude : J’étais en plein congé maternité pour mon troisième enfant, à ce moment-là je travaillais chez Etam. J’avais peur de ne pas suivre le rythme avec trois enfants et envie de faire autre chose. Avec Mylène on était de grandes amies depuis le collège, on s’est mises à cogiter sur le projet de reprendre Frangin Frangine : on se reconnaissait dans l’ADN de cette marque un peu rétro qui célèbre la fratrie, l’enfance, les bêtises…
Vous n’avez pas hésité à vous associer entre meilleures amies ?
Mylène : Pas vraiment, tout a été fluide. Cela permet d’aller assez vite, on se connaît par cœur, nous avons deux caractères assez faciles mais nous sommes capables de nous dire les choses franchement. C’est vrai que nous avons les mêmes amis, on passe donc beaucoup de temps ensemble, la semaine comme le week-end : difficile d’éviter le sujet Frangin Frangine lorsqu’on se voit en dehors du boulot !
Comment avez-vous retravaillé le style de la marque ?
Aude : Nous souhaitons proposer des pièces au look classique cool. Bloomers, chemisiers à cols, petites robes rétro et sweats faciles à vivre, des intemporels, dans des tissus et couleurs au goût du jour et d’une qualité impeccable. Des produits étudiés mais sans chichis. Nous voulons une mode pour enfants (du 3 mois au 12 ans), ils auront bien le temps de s’habiller comme des adultes ! Des pièces imaginées pour vivre, jouer, rêver, courir et sauter dans les flaques. Nous attachons énormément d’importance à la qualité : nos pièces doivent vieillir et passent d’un enfant à un autre, nous en sommes très fières !
Chez Les Louves, on a craqué pour votre collection capsule « Les P’tis Pyjs » pour l’été, les matières douces et fluides et les petits détails de mercerie très élégants de chaque modèle. Est-ce qu’on peut s’attendre à d’autres capsules et à d’autres jolies collections pour la nuit ?
Mylène : Oui, chaque saison verra sa capsule Nuit et on s’interroge d’ailleurs sur la prochaine, pour l’hiver… Nous avons eu aussi un gros coup de cœur en imaginant cette collection, inspirée des vieilles chemises de nuit de nos grands-mères, en lin et tout en détails de dentelles. Elle est le fruit d’une rencontre avec un atelier français, et nous sommes heureuses et fières d’avoir réussi ce parti pris du Made In France. D’autres capsules sont par ailleurs en cours de création, certaines en collaboration avec des marques aux univers qu’on adore… À suivre !
Vous avez chacune trois enfants, pour Aude le quatrième arrivera très bientôt… Est-ce que c’est plus facile à gérer depuis que vous êtes entrepreneurs ?
Aude (maman de Louise, 5 ans, Jules, 3 ans, et Oscar, 1 an, enceinte du 4e) : Oui et non. C’est sûr que la frontière entre le boulot et la vie perso est plus poreuse quand on est à son compte. On travaille plus qu’avant mais c’est un boulot passion…
Mylène (maman d’Arthus, 5 ans, Jeanne, 3 ans, Achille, 6 mois) : Je n’aime pas trop le mot « mumpreneur », qui sous-entend qu’on crée sa boîte pour aller chercher les enfants à 16h30 : ça c’est très loin de la réalité de l’entreprise… En revanche on aime et on profite de la flexibilité que cela apporte : en cas de nounou malade, on peut se débrouiller et être là, c’est beaucoup plus simple à gérer et moins stressant.
Qu’est-ce qui est le plus difficile quand on est mère de famille nombreuse selon vous ?
Aude : Le manque de temps pour soi et pour ses enfants. Plus ils grandissent, plus ils ont besoin de nous mais la logistique – bains, lessives, courses, etc.- prend tellement de temps qu’on a parfois du mal à se parler tout simplement ! La semaine est un tunnel, et les vacances sont dédiées aux enfants : ce qu’on finit toujours par mettre de côté, c’est soi-même. Le yoga, la couture ou la poterie ce sera pour plus tard, peut-être…
Vos astuces de mamans pour gérer ce fameux tunnel des soirs de semaine ?
Aude : Rentrer chez soi de bonne humeur, ce n’est pas toujours facile mais c’est très efficace pour mettre les enfants de bonne humeur. Et avoir une nounou d’enfer pour les sorties d’école.
Mylène: Passer le week-end chez soi pour pouvoir anticiper et préparer les repas de la semaine, faire les courses… Comme pas mal de Parisiens, on a tendance à vouloir s’échapper de la ville tous les vendredis soir, mais on le paie le lundi et le mardi… Des sacs à faire et à défaire et une maison pas rangée… J’ai souvent du mal à me détendre à cause de tout ce qu’il y a à faire, alors que les papas ont une plus grande faculté à lâcher et à oublier tout ça.
Et pour retrouver du temps avec vos enfants, quelles sont vos solutions ?
Mylène : Nous, on essaie de lâcher sur certains points. Le bain, ça peut être un soir sur deux. Pour les grands, une douche express. Les chambres, on ne les range que le dimanche soir, etc. On responsabilise les aînés, on transforme les corvées en jeux… Pour se retrouver on crée des moments de fête comme l’apéritif dinatoire en famille du vendredi soir, où ils ont le droit de manger plein de cochonneries !
Aude : Mes enfants voient peu leur père la semaine car il rentre tard. Le vendredi soir c’est la fête et tout le week-end on se rattrape après le rush de la semaine.
Comment faites-vous pour accorder autant d’attention à chaque enfant ?
Aude : Ce n’est pas toujours facile de gérer les différents caractères et susceptibilités de chaque enfant… Louise est bavarde et plutôt extravertie, tandis que Jules est plus discret. Quand je passe beaucoup de temps avec l’un, l’autre me le fait remarquer, même s’ils s’entendent très bien et font la paire. Je pense que c’est toujours plus dur de trouver sa place pour celui du milieu : on sollicite beaucoup les grands pour leur confier des responsabilités, on s’occupe du plus petit…
Mylène : J’ai l’impression que ça se fait finalement assez naturellement. Arthus a des demandes et des attentes de « grand » (activités manuelles, lectures, déchiffrer des mots, avoir des « vraies » conversations), Jeanne de petite fille (jouer, prendre le temps de faire un dessin avec elle, faire une session de Yoga), et Achille est encore petit, il a surtout besoin qu’on prenne le temps de le câliner et de gazouiller avec lui. Du coup, je trouve que ça se passe assez bien de par leurs attentes et je n’ai pas l’impression qu’il y en ait un qui reçoive moins d’attention qu’un autre. Et puis, comme on me l’a souvent répété « la justice n’est pas l’égalité ».
Rendez-vous sur le e-shop franginfrangine.com
Vous pouvez aussi retrouver chaque saison toutes les collections lors des ventes à domicile Frangin Frangine (une cinquantaine de ventes dans toutes la France).
Crédits photo :
Portrait en couverture, Lois Moreno
Shooting pyjamas, Link studio
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