Lorsque les questions liées à l’alimentation, au sommeil ou aux valeurs à transmettre nous interrogent, nous déstabilisent et parfois nous opposent l’un à l’autre, les disputes peuvent surgir et les conflits devenir latents. Ébauches de solutions pour apaiser les tensions et retrouver l’harmonie lorsque l’éducation des enfants vient chambouler notre vie de couple.
Terminée l’époque où la maman était celle qui console et le papa celui qui incarne l’autorité. Dans la plupart des familles, les rôles de père et de mère sont désormais interchangeables. Une évolution heureuse qui a cependant tendance à révéler des désaccords en matière d’éducation. Et c’est d’ailleurs plutôt une bonne nouvelle : car tant qu’ils restent sous contrôle, les différends permettent de compenser les excès et les manques de chacun. Pour éviter que la discorde ne finisse par prendre le dessus sur le partenariat qui doit idéalement s’établir entre deux parents, quelques précautions s’imposent.
Identifier l’origine du conflit
Avant de tenter de les régler, il est indispensable de prendre le temps d’identifier la source des disputes. S’agit-il d’une divergence profonde de vision sur les valeurs à transmettre à nos enfants ? D’une différence de point de vue sur les méthodes éducatives, que l’un peut envisager de manière très traditionnelle quand l’autre aspire à un fonctionnement plus libéral ? Les conflits sont-ils liés à l’état de fatigue ou à la nervosité de l’un ou des deux parents ? Ou à une question de confiance envers son partenaire sur le sujet de l’alimentation ou de la santé par exemple ? Les spécialistes s’accordent tous à le dire : c’est seulement en trouvant l’origine du conflit que l’on peut entrevoir une véritable solution pour le résoudre.
Établir des règles
Une fois identifié(s) le (ou les) déclencheur(s), une remise à plat s’impose : les disputes ou les tensions apparaissent le matin, lorsque tout le monde est pressé et un peu stressé ? Il faut peut-être alors casser le schéma, réviser la routine et trouver des rituels qui permettent des réveils apaisés. Quitte à passer par des règles écrites et par une répartition des rôles et des tâches très claire.
Dans les grandes lignes, notre vision de l’éducation peut d’ailleurs être clairement débattue avant la naissance ou au fil des années lorsque les problématiques surgissent : prendre le temps de définir une « politique commune » d’éducation permet de mieux connaître son partenaire, et par la même occasion, de s’interroger soi-même.
Trouver des compromis
Monsieur rentre tard du travail et a besoin de profiter de ses enfants mais madame aime que ses petits se couchent tôt pour des raisons évidentes ? Pour éviter frustration et crispation, on s’accord sur un juste-milieu qui permet à toute la famille de trouver son compte.
Dans les cas les plus extrêmes ou lorsque, sur certains sujets, le compromis est introuvable, reste le partage du temps et/ou des domaines d’action. Vous êtes très à cheval sur la qualité nutritionnelle des repas mais monsieur refuse d’imposer des légumes aux enfants ? Pourquoi ne pas instaurer une semaine de menus concoctés par papa, une semaine par maman ? Si les règles sont claires, pas de risque de dérouter l’enfant tout à fait en mesure de s’adapter à ce type d’arrangements, a fortiori si la situation est ainsi apaisée.
Communiquer quotidiennement
Sous la forme d’un point quotidien si la situation l’exige ou ponctuellement lorsqu’un désaccord surgit : pour éviter l’enlisement, mieux comprendre l’autre et se faire comprendre, il est indispensable de communiquer avec son conjoint. Si possible, dans la conversation, on évite d’employer le « tu », souvent accusateur, et on privilégie le « je » et le « nous », qui permettent d’exprimer son ressenti et de faire le point à deux.
Quoi qu’il advienne, une règle d’or à suivre autant que possible : les échanges vifs doivent se dérouler le moins possible devant les enfants, même s’ils sont tout petits.
Crédit photo : Lois Moreno chez Anne-Claire Ruel pour Les Louves.