De coups de cœur en désaccords, le choix du prénom est un sujet de couple qui peut parfois durer du début à la fin de la grossesse. Et quand les différentes cultures et origines s’en mêlent, la recherche du patronyme idéal peut rapidement devenir un vrai casse-tête… Pour vous faciliter la tâche, on a recueilli les conseils et témoignages de parents déjà passés par là.
Communiquer le plus tôt possible sur le sujet
Alice, Parisienne, est mariée à Farès, qui est Tunisien. Dès qu’elle a su que leur histoire était sérieuse, elle a évoqué la question avec lui, bien avant qu’elle soit enceinte de leur fille. « Le choix d’un prénom arabe n’était pas négociable pour mon mari. Et moi, ça ne me posait pas de problème. C’est quelque chose dont on avait parlé tôt dans notre relation, bien avant de penser à avoir un enfant. Il a grandi en Tunisie. Sa fille, elle, grandira en France. Qu’elle ait un prénom qui rappelle les origines de son père, je trouvais ça normal. Bien même. Je n’ai pas eu l’impression de faire une concession. »
Alban est Français. Il vit à Barcelone avec sa compagne Aggie, Polonaise. Dans la discussion, la notion d’équité s’est vite imposée. « Nous ne voulions pas mettre en avant une culture plus qu’une autre, aussi bien pour la paix des grands-parents que pour la nôtre. »
Concilier les attentes
Au sein d’un couple mixte, le choix du prénom ne répond pas forcément aux mêmes critères de chaque côté. Traditions, besoin de se démarquer, de s’intégrer ou de se souvenir, entrent en ligne de compte. Vient alors le temps des compromis. Il ne s’agit pas uniquement de donner un prénom qui plaise, mais aussi un prénom qui porte une identité culturelle particulière.
Le prénom est souvent réfléchi par les couples mixtes pour que l’enfant n’ait pas de problème d’intégration. Les personnes ayant des noms étrangers font bien malheureusement trop souvent l’objet de discriminations.
Le choix d’un prénom multiculturel
La solution pour certains couples est de choisir un prénom qui a plusieurs origines. Plus communs, ces prénoms peuvent apparaître comme moins discriminants. Alice confirme : « Mon mari m’a toujours dit qu’il aimerait donner un prénom passe-partout, qui soit donné dans plusieurs cultures ou religions. Pour vivre en France, il trouvait ça plus simple. » Le prénom Adam, présent dans plusieurs religions, ou le prénom Inès, à la fois arabe et la version grecque et espagnole du prénom Agnès, en sont deux exemples répandus.
Autre option pour une égalité de transmission : le choix d’un prénom composé et multiculturel. Chacune des parties du prénom faisant alors écho à une culture.
La question de la prononciation
Toujours dans cette idée de faciliter la vie de leur enfant, les parents font très attention à la prononciation du prénom par chacun des membres de la famille ou de l’entourage. Alban de son côté insiste sur cette réflexion :« Je souhaitais surtout que le prénom de notre fille soit prononçable dans les 4 langues dans lesquelles nous évoluons : le français, le polonais, l’anglais et l’espagnol. Depuis l’adolescence, je m’étais dit que si un jour j’avais une fille je l’appellerais Louve. Mais après avoir fait le test auprès d’Espagnols et d’anglophones, ça ne marchait pas. Nous avons cherché à simplifier la vie de notre enfant avec un prénom connu dans toutes ces cultures. Nous avons choisi Olivia. »
Pour Alice et son mari, une fois la signification et la racine du prénom trouvées, un compromis qui met en évidence la double culture de leur fille s’est mis naturellement en place.« On a fini par tourner autour d’une même racine : “Nour”, “Noura”, “Nora”. Ça veut dire “lumière” en arabe. Je préférais “Nora” car c’est un prénom qui peut aussi bien être donné par les anglo-saxons que les familles arabes. Mais mon mari poussait pour “Noura” car c’est comme cela que le prénom se prononce en Tunisie. Résultat, ma fille s’appelle “Nora“, mais mon mari le prononce “Noura”. »
Crédit photo : ©Belly Balloon Photography/Les Louves