Et si la première année de la vie d’un enfant était la plus passionnante ? Le cliché du nourrisson qui ne fait que boire et dormir a fait long feu, et l’on sait aujourd’hui que les bébés disposent de grandes compétences sensorielles dès la naissance et qu’ils apprennent sans cesse de toutes les micro-expériences qu’on leur propose. Voici quelques clefs à destination des jeunes parents qui souhaitent comprendre et éveiller leur bébé dès ses premiers mois, avec la complicité de Stokke.
Les premiers mois de la vie d’un bébé ont longtemps été sous-estimés du point de vue de ses sensations et aptitudes, laissant croire aux parents qu’ils n’avaient pas d’autre rôle que de subvenir à ses besoins élémentaires : lui donner à manger, organiser son sommeil et assurer le change et l’hygiène… En réalité, il y a beaucoup plus à faire pour apprendre à connaître son enfant et l’aider à grandir entre zéro et un an : « on sait depuis un bout de temps que le nouveau-né est compétent, ses sens se sont développés très tôt dans le ventre de sa mère », explique Marion Bonvarlet*, psychomotricienne spécialiste de la petite enfance. « Dès les premières semaines de sa vie, le nourrisson s’accapare les expériences et en tire profit à sa manière à l’aide de tous les canaux sensoriels possibles ». Les bébés sont donc des éponges qui apprennent sans cesse, et il n’y a rien de moins sorcier, pour son père et sa mère, que de le stimuler et de l’éveiller.
1/ Stimuler sa vision
« Le nourrisson distingue très tôt les contours et les contrastes des objets, on peut alors développer sa vision de près en lui montrant un jouet coloré aux contours marqués, en l’incitant à le suivre des yeux dans l’espace », propose Marion Bonvarlet, en précisant que l’enfant a besoin de gestes simples et répétitifs pour apprendre, il ne faut donc pas hésiter à répéter les mêmes jeux, « à chaque fois quelque chose de nouveau s’imprime, rien n’est inutile ». Un autre bon réflexe consiste à approcher son visage tout près de celui de ses parents, pour qu’il puisse en observer les traits et bientôt les reconnaître. On peut aussi placer un petit miroir à côté de sa table à langer pour qu’il se voie lorsqu’il tourne la tête.
On préfèrera donc, pour les premiers mois, les peluches et les jouets d’éveil noirs et blancs ou aux couleurs vives qui accrocheront mieux le regard du bébé.
2/ Entretenir la communication non verbale
Celle-ci passe par le toucher et le regard, principalement lorsque l’on porte son nouveau-né dans ses bras : « on transmet beaucoup de choses par la simple façon de porter son enfant. Si un parent est angoissé, l’enfant le ressentira. Cela peut être parfois difficile à appliquer lorsque ses pleurs nous ont stressé, mais tout se communique par les sens tant que l’enfant ne sait pas parler », explique la psychomotricienne, qui suggère de garder le contact visuel le plus possible avec son bébé, de se mettre à sa hauteur pour communiquer avec lui et d’éviter de lui tourner le dos. « Le moment du biberon ou de l’allaitement sont clefs pour cela, on interagit par le regard, le tonus du corps et les petites phrases rassurantes », elle déconseille ainsi de regarder la télévision ou son téléphone pour préserver cet échange…
3/ Verbaliser
S’il n’est pas capable de parler, le nourrisson entend parfaitement et reconnaît la voix de ses parents dès la naissance. Lui parler, lui expliquer ce que l’on fait et ce qu’il voit permet selon M. Bonvarlet de « colorier » son monde : « vous pourrez souvent remarquer qu’il perçoit votre voix à ses clignements d’yeux. Votre voix, son intonation et l’accompagnement de votre regard capteront son attention, tout comme une musique rythmée ». Pour l’éveiller, rien de tel et rien de plus simple aussi qu’une petite danse dans vos bras au milieu du salon, il trouvera cela très agréable…
4/ Renforcer son schéma corporel
Le nourrisson a une image morcelée de son corps, tout ce qui lui permettra donc de « ressentir la globalité de son corps » sera bon pour lui : enveloppement, portage en écharpe, massages par pressions franches et profondes, etc. Au niveau tactile, M. Bonvarlet conseille ainsi de mettre son bébé pieds nus le plus souvent possible pour lui faire ressentir plus de choses (« on n’apprend pas à écrire avec des gants ! »), et de les faire reposer sur quelque chose (« vos cuisses par exemple ») y compris lorsqu’il est allongé sur son tapis d’éveil, « il préfèrera le contact avec différentes matières ou avec votre corps que la sensation de vide sous ses pieds ».
5/ L’observer pour le comprendre
Les parents le font instinctivement, et cela leur permet de s’adapter et de mieux comprendre leur enfant au fil de ses premières semaines. Pour les petits jeux et les activités d’éveil, on remarque ainsi très vite qu’un bébé a ses préférences, comment il prend du plaisir, d’après ses mimiques, ses sourires, sa fatigue et son degré d’attention. Tant qu’il collabore et ne devient pas irritable, vous êtes donc sur la bonne voie et vous pouvez continuer et répéter l’activité à volonté… M. Bonvarlet prévient tout de même : « attention cependant à ne pas rentrer dans la surstimulation : trop de jeux, trop de gestes, trop de monde qui cherche à capter l’attention du bébé, c’est inutile et contre-productif. Un jouet, un geste, une personne, un son suffisent à faire son bonheur ».
6/ Créer du sens pendant les repas
Dès les premiers biberons ou tétées, chaque repas est pour l’enfant un moment de partage, de découvertes et de plaisir. « Je conseille aux parents de mettre du sens sur ces moments en communiquant avec leur bébé, par exemple en lui expliquant qu’il va manger, qu’on va lui donner son biberon, ou pour les plus grands en leur décrivant leur repas ». Encore une fois, c’est en verbalisant qu’on rendra le moment plus riche pour l’enfant. Et pour éviter les repas trop chaotiques une fois la diversification alimentaire entamée, Marion Bonvarlet a quelques conseils : « la relation duale pendant les premiers repas peut être une bonne idée : c’est soit le papa, soit la maman qui donne à manger. Pour aider l’enfant à se concentrer sur le plat, on évite les distractions : je conseille ainsi d’éteindre la radio ou les écrans qui pourraient être dans la pièce et de créer des petits rituels, en ayant par exemple un endroit dédié au repas ». L’objectif : que l’enfant se concentre sur ce qu’il mange, sur ses sensations et sur ses parents, avec qui il partage ce moment.
Les petites astuces d’Amélie, maman de Pablo, 9 mois pour éveiller et stimuler son bébé
Quels petits jeux as-tu mis en place lors des premiers mois de Pablo ?
J’adorais les livres étant enfant et je les aime toujours autant : alors dès l’arrivée de Pablo à la maison, je lui ai montré chaque jour des petits livres pour enfants, d’abord ceux en noir et blanc adaptés aux nourrissons et en ce moment ceux qu’il préfère, ce sont ceux qui font de la musique ou des bruits d’animaux.
Quels jouets aime-t-il le plus ? Comment entretiens-tu cette connexion avec lui ?
Il est captivé par les images en noir et blanc et a eu une grosse période hochet dès qu’il a su attraper. Je lui chante aussi plein de comptines, il adore ça et j’en profite tant qu’il ne se rend pas encore compte que je ne chante pas juste ! C’est un moyen ultra efficace de capter son attention, ça marche à tous les coups.
Quel rôle jouent les repas dans ta connexion avec lui ?
Au début de la diversification à 5 mois, je le voyais curieux et heureux de découvrir toutes les nouvelles saveurs et textures, il aimait quasiment tout et les repas se passaient super bien. Depuis son entrée à la crèche à 8 mois, il est devenu beaucoup plus difficile, il a désormais une réelle préférence pour les compotes et il a tendance à bouder d’avantage les purées. J’espère que c’est passager et qu’il ne tient pas de moi, j’étais ultra difficile petite !
Comment se passent ces moments autour de la table avec Pablo ? Quel rôle joue la Tripp Trapp ?
Pablo a tout de suite adopté sa chaise haute, il est tout fier d’être en hauteur et bien installé, il a toujours un grand sourire quand on le met dedans. Pour le moment il ne sait pas encore manger tout seul, donc on le fait manger avant nous, puis on le couche et on dîne à notre tour. Mais dans quelques temps, ce sera chouette de pouvoir passer un moment familial à trois autour de la table…
Retrouvez l’univers poétique d’Amélie sur son site www.queenforaday.fr et son compte Instagram.
* Marion Bonvarlet fait partie du réseau MyBabyFly, ateliers de bien-être pour enfants et adultes à domicile.
M.R.
Crédit Photo : BellyBalloonPhotography
Réalisation : Stokke x Les Louves
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