Votre enfant refuse de goûter votre gratin de légumes oubliés aux lentilles corail ? Il ne supporte pas d’être assis àtable plus de 5 minutes ? Pire, il pique systématiquement une crise quand vient l’heure de dîner. Même une assiette de coquillettes-jambon ne suffit pas toujours àramener la paix dans les cuisines…Voici quelques astuces pour préserver la famille des repas qui tournent au vinaigre.
Préparer son enfant àpasser àtable
La crise de nerf débute parfois avant même de passer à table, lorsque l’on annonce fièrement que le repas est servi. Frustré de devoir abandonner sur le champ la construction de Lego ou la rêverie dans laquelle il était plongé, votre enfant traîne des pieds, proteste… Pour assurer une transition en douceur entre le jeu et le dîner, une seule recette miracle : prévenir ! En lui annonçant quelques minutes plus tôt que le dîner sera bientôt prêt, on permet à notre enfant de se préparer psychologiquement à cesser son activité.
La petite phrase qui fait mouche : « Arthur, le repas sera bientôt servi. Rejoins-nous dès que tu es prêt ! » Bien sûr, il faudra sans doute le rappeler quelques minutes plus tard. Mais s’il s’est engagé à nous rejoindre, un enfant, dès l’âge de deux ans, assumera généralement sa responsabilité de bon gré.
Impliquer son enfant dans la préparation du repas
Rien de tel, pour encourager un enfant à apprécier son plat, que de le mettre à contribution dans sa préparation. Dès l’âge de deux ans, parfois même plus jeunes, les petits prennent un plaisir inouï à éplucher une carotte ou à couper une courgette – avec un outil adapté et sous étroite surveillance bien entendu. Cette activité de « grand », très ludique pour l’enfant, a en plus le mérite d’exercer sa motricité fine et l’aide à cultiver son estime de soi.
Autre manière de lui témoigner notre confiance et de lui permettre de trouver sa place dans la préparation du déjeuner familial : le faire participer au dressage de la table. On ne se risquera certes pas à sortir le service en porcelaine fine de Grand-Maman… Mais l’application avec laquelle un tout jeune enfant est capable de transporter des objets fragiles est tout bonnement épatante !
Jouer àmanger en pleine conscience
C’est sans doute l’une des plus belles choses à observer chez notre enfant : sa capacité à savourer chaque instant, à vivre pleinement toutes les expériences du quotidien. Cette pleine conscience instinctive et naturelle, cultivons-la à table ! Inciter un enfant à écouter et à exprimer ses sensations lorsqu’il mange l’aidera à apprécier ce moment de partage… Et évitera qu’il décide de sortir de table le repas à peine entamé. Manger en pleine conscience est à la fois ludique et enrichissant : cette tomate est-elle croquante ou fondante ? Le brocoli est-il sucré ou salé ? Que se passe-t-il dans la bouche quand on avale un aliment ?
En prenant très jeune l’habitude de manger en pleine conscience, ne serait-ce que quelques instants chaque jour, on apprend à écouter son corps et sa satiété, et on s’ouvre à de nouvelles sensations. Un excellent exercice pour les petits mais aussi pour les grands enfants et leurs parents, qui ont parfois tendance à manger sans prendre le temps de déguster.
Respecter son appétit et son rythme…
Chez les enfants comme chez les adultes, il y a des gros et des petits mangeurs, des gloutons et des flâneurs. Si l’on prendra soin de faire ralentir le petit qui dévore trop vite son assiette, inutile de stresser celui qui a besoin de temps, à grand renfort d’injonctions à mâcher plus vite.
Inutile également de forcer un enfant à terminer son assiette. Pas question cependant de favoriser l’anarchie alimentaire en doublant la ration de dessert pour compenser. S’il réalise ensuite qu’il a encore faim, on lui explique gentiment qu’il fallait y penser avant… Rapidement, il aura retenu la leçon : on se nourrit à l’heure du repas.
…Et tenir compte de ses goûts !
Les petits qui raffolent de la salade et des choux de Bruxelles ne sont malheureusement pas légion. Lorsqu’il refuse catégoriquement de manger des légumes ou du quinoa, ou se découvre subitement une aversion pour les pommes, inutile de forcer votre enfant. Ce serait risquer de l’écœurer pour de bon et pour longtemps.
En revanche, on l’incite à goûter tout ce que l’on cuisine. S’il déclare ne pas aimer un aliment ou une recette, on ne perd pas espoir et on le lui représente régulièrement. Un jour, sans doute, se découvrira-t-il une passion pour les légumes verts ou le poisson.
Emilie Cuisinier.
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