La fin du congé maternité ne marque pas seulement pour une jeune maman le moment où elle repart travailler : c’est une période de transition où l’on renoue avec soi-même, ses envies, ses ambitions, ses besoins et sa gestion du temps. Période complexe qui nécessite sans doute d’être mieux préparée, enthousiasmante pour certaines, stressante pour d’autres. Avec la complicité de Choisir Ma Crèche, service qui accompagne les jeunes parents au moment de faire garder leur tout-petit, on a évoqué ce sujet avec certaines d’entre vous pour comprendre comment vous aviez vécu et préparé ce retour à la vie professionnelle et cette nouvelle organisation avec un bébé. Autant d’expériences et de clefs utiles pour tous les futurs et jeunes parents.
Sortir de sa bulle
« Arrachement », « rupture », « angoisse », « tristesse », « culpabilité », « déchirement » : c’est avec des mots très forts que certaines d’entre vous ont répondu à notre post sur la période du retour au travail après le congé maternité. Une séparation vécue douloureusement avec son bébé, un retour trop brutal au travail, une organisation millimétrée pour gérer le quotidien… Il n’en faut pas plus pour transformer parfois cette phase de transition en épreuve. Et pourtant, ce retour à la vie professionnelle peut aussi être l’occasion d’un nouveau départ, d’une bouffée d’air bienvenue après une parenthèse maternelle. Besoin de « faire autre chose », de « sortir de chez soi » : certaines vivent très bien ce moment qu’elles perçoivent comme une liberté retrouvée : « une rupture très difficile mais indispensable pour mon équilibre de maman », écrit l’une, « je n’attendais que ça », nous dit une autre en se souvenant de son premier déjeuner sans bébé… Mais pour toutes, cela reste une quête d’équilibre à tâtons, une période de transition, « ambiguë », « paradoxale », où l’on est tiraillée entre sa casquette de maman et de femme active, qui oblige à être sur tous les fronts, et parfois en décalage avec ce que l’on vit entre la maison et le bureau…
Préparer son retour : se faire aider sans attendre
Pour éviter la course matin et soir, et en particulier lors des premières semaines de reprise, certaines ont pris les devants : « Ma maman a passé du temps chez nous pour nous aider à trouver un rythme le matin avec les deux filles et elle s’est occupée d’aller les chercher le soir comme ça, pas de stress ! » Ne pas attendre d’être épuisée pour demander de l’aide, et surtout éviter de cumuler la fatigue du congé maternité (en particulier s’il a été d’à peine 3 mois et si le bébé ne fait pas encore ses nuits) avec celle du retour au boulot , semble la meilleure option qui soit pour récupérer physiquement et moralement, et vivre au mieux ce retour à la vie active : « une fois par semaine depuis mon retour au travail, mon fils dort chez ses grands-parents, ça nous a fait un bien fou : DORMIR ! », nous confie l’une de nos lectrices.
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Prolonger pour se sentir prête
Plus de 7 femmes sur dix prolongent la durée légale de leur congé maternité, selon l’enquête du cabinet de conseil Issence dont les résultats viennent de paraître*. Que ce soit sous la forme d’un congé sans solde, d’un congé parental ou de congés anticipés, les jeunes mamans prennent sur elles (souvent avec un coût financier qu’elles sont seules à assumer, mais au profit de leur propre bien-être) et font le choix de ne pas se contenter des 16 semaines légales (pour un premier et un deuxième enfant), pour ne pas subir leur retour au travail, et risquer des situations plus douloureuses comme le burn-out, l’arrêt de travail, voire la démission. Oriane raconte : « J’ai commencé un nouveau job après mon premier congé maternité… Ça a été tellement dur ! J’avais beau vraiment aimer ce travail, je pleurais tous les matins dans les escaliers après avoir quitté mon fils, que je trouvais si petit. Quand je suis tombée enceinte de ma fille, je me suis dit NON, je ne referai pas ça. Ma boîte n’a rien voulu entendre pour allonger mon congé maternité : je suis donc partie et du coup, j’ai pris 8 mois de congé avant de la faire garder, et je m’en remercie tous les jours ! Je suis ensuite retournée travailler pleinement prête et pleinement heureuse ! »
Anticiper pour continuer à allaiter
Albane souhaitait poursuivre son allaitement après son congé maternité. Pour ne pas être prise au dépourvu, elle a adopté un nouveau rythme avant sa reprise et l’entrée en crèche de sa fille : « Je me suis préparée bien en avance pendant mon congé maternité. J’ai décidé de tirer mon lait le midi et de donner un biberon de lait en poudre pour le goûter afin de mettre en place le rythme de la crèche en amont et d’habituer progressivement ma fille mais aussi moi-même. C’était très agréable de trouver ce nouveau rythme entourée de mon mari et de mes proches dans un contexte rassurant. Il est certain que c’est une contrainte une fois arrivée au travail de remplacer sa pause déjeuner par une « pause tire-lait », mais heureusement mon mari me préparait de bons petits plats ! » Outre le soutien de son conjoint, Albane a apprécié la bienveillance de son équipe : « Ma boss et mes collègues m’ont bien entourée malgré la charge de travail qui restait intense. Les femmes sont vraiment là pour s’épauler dans ces périodes complexes de transition. Que ce soit pour les horaires flexibles, raconter les péripéties de la nuit à d’autres collègues maman ou se donner des conseils pendant la pause café ! »
Transformer l’épreuve en opportunité
« Renouveau » et « prise de conscience » sont des mots récurrents dans les témoignages reçus. La coach Bérengère Touchemann estime que le congé maternité est aussi une chance dont jouissent les femmes, une occasion de prendre du recul, de faire une pause pour se demander ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne veulent plus. Ainsi le congé maternité donne-t-il lieu, pour beaucoup de mamans, à un temps de réflexion, de changements ou de réorientation. C’est le cas de Capucine : « J’ai profité de cette pause pour changer de travail, après 4 ans dans une entreprise j’avais ce besoin de changer d’air. Avant de savoir que j’allais changer, j’angoissais à l’idée de retourner dans mon ancien boulot : des collègues très politiques, une nouvelle direction, j’allais devoir refaire mes preuves et retrouver ma place auprès de mon équipe. Cette opportunité de changement est exactement ce qu’il me fallait après cette parenthèse maternelle. » Question de (nouvelles) priorités selon Elisabeth : « à la naissance de mon fils, j’ai réalisé que je n’avais pas envie de continuer dans ce rythme de vie ! Mes priorités ont changé, j’ai décidé de fermer mon agence pour faire autre chose sans savoir quoi. Pourtant, j’étais sereine ! »
Retour dans l’entreprise : les bonnes et les moins bonnes surprises
Il y a celles qui ont trouvé un bouquet et des petits cadeaux sur leur bureau, et celles dont on a à peine remarqué le retour, ni félicitations ni marques de sympathie… C’est ce que raconte Anna, qui a bien vécu son retour au bureau mais regrette le manque de considération de son équipe : « Tout s’est passé naturellement, je n’ai eu aucun mal à reprendre, j’avais confiance en moi. J’ai été surprise de voir que rien n’avait changé en mon absence, c’était comme si je n’étais pas partie, un non-événement. J’aurais peut-être aimé que ça compte un peu plus pour certains collègues mais c’est comme ça. »
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Re-onboarding : ces petits riens qui changent tout
C’est à tous les responsables d’équipe, managers ou collaborateurs que s’adresse finalement cette galerie de témoignages, parce qu’ils montrent à quel point une attitude, un geste ou une parole bienveillante peuvent changer le vécu au moment du retour d’un salarié après une absence prolongée, période appelée « re-onboarding » dans le lexique managérial. Considérer ce moment comme une période d’embauche, accueillir, soutenir et écouter la jeune maman qui revient travailler, telle est la teneur des recommandations émises par le cabinet Issence, spécialiste en formation et coaching pour faire rimer carrière et parentalité. Pour Géraldine, c’est une manager complice qui a fait toute la différence : « Revenir de congé maternité avec une promotion, et avoir sa boss en visio qui te dit Tu vas te sentir larguée. Tu vas avoir l’impression de penser au ralenti. Tu vas être épuisée à la fin de la journée. Mais ne t’en fais pas, c’est normal. Ça dure quelques semaines. Ça va rentrer dans l’ordre après. C’est à la fois déculpabilisant et motivant. Vive les managers qui ont vécu la même chose ! »
Être actrice de sa reprise
Avec 3 enfants et un job à 80% (mercredi off), Perrine a mis à profit son troisième congé maternité pour se poser les bonnes questions et reprendre avec un rythme qui lui convenait vraiment. Charge de travail, missions, horaires et organisation : c’est en anticipant sa reprise qu’elle a pu mettre tous ces sujets sur la table et reprendre sereinement, dans une entreprise qui encourage la démarche en mettant à disposition une trame d’entretien spécifique pour le départ en congé maternité et pour le retour.
« J’ai pris rendez-vous avec mon leader un mois avant ma reprise pour me reconnecter avec le boulot et préparer mon retour. J’ai volontairement avancé ce rendez-vous pour avoir le temps de me préparer « psychologiquement » s’il devait m’annoncer des gros changements (humains ou dans mes missions). Ce qui n’a pas été le cas. J’ai demandé un feedback sur l’avancée de mes missions pendant mon absence, j’ai aussi pu évoquer ma charge de travail trop importante à mon départ, et donc échanger concrètement sur les missions que je gardais et celles que je laissais. « Choisir c’est renoncer »… Mais je souhaitais vraiment ne pas repartir aussi chargée qu’au moment de mon départ. Pendant ce rendez-vous, nous avons fait un point planning et j’ai pris connaissance des dates de réunions à venir qui allaient me demander d’adapter mon organisation avec les enfants, j’ai donc pu anticiper ces dates et m’organiser en conséquence. Je me suis renseignée sur les évolutions des modes de travail (télétravail) et j’ai signé mon avenant de contrat avant ma reprise : j’ai droit à un jour de télétravail, en le sachant en amont cela m’a permis aussi de préparer mon organisation pro/perso en conséquence. Pour la période de la reprise, mon mari a adapté son emploi du temps des deux premières semaines pour se rendre disponible pour l’adaptation de notre jeune fille périscolaire et au cas où j’aurais un impératif non prévu. J’ai reçu à mon retour un très bon accueil, un petit-déjeuner de bienvenue a été organisé pour l’occasion avec notre équipe au complet et en présentiel ! ».
Merci à nos lectrices pour leurs témoignages et leurs conseils.
*Enquête en ligne initiée par Issence, organisme de formation et de coaching pour faire rimer parentalité et carrière, auprès de 680 femmes ayant expérimenté un retour de congé maternité en tant que salariées en France, analyse sur les réponses collectées entre juillet et octobre 2021. Plus d’infos sur Issence.fr
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Réalisation : Les Louves X Choisir Ma Crèche
Crédit Photo : Keren-Levand /Unsplash