Jeux, jouets, sport : laisser les enfants s’épanouir sans stéréotypes de genre

Pour les loisirs comme pour le reste, montrer à son enfant qu’il peut tout explorer, quel que soit son sexe est primordial. Mais comment faire concrètement ? Quels jeux, quels jouets proposer ? Quels sont les écueils à éviter ? Éléments de réponse avec Soline Bourdeverre-Veyssiere, autrice du blog « S’éveiller et s’épanouir de manière raisonnée » et du guide Filles, garçons. Pour une éducation non genrée et sans clichés paru récemment chez Hatier.



Jeux, jouets : observer et laisser choisir…

« Lorsqu’on achète un jouet à un enfant, on n’a pas à se poser de questions qui relèvent du sexe et du genre car à moins d’y jouer avec ses parties génitales (et dans ce cas-là, c’est un jeu réservé aux adultes !), que l’on soit fille ou garçon, on peut jouer aux mêmes jouets », tranche Soline Bourdeverre-Veyssiere. Les seules questions à se poser sont : Est-ce que ce jeu lui fera plaisir ? Est-ce que ce jeu est conforme à nos valeurs (éthiques, etc.) ? Est-ce que c’est le jeu qui est au service de l’enfant (jeu libre) ou est-ce que c’est l’enfant qui est au service du jeu (jouets électroniques aux multiples fonctions) ?

Jusqu’à 2 ans, Soline Bourdeverre-Veyssiere préconise donc les jeux dits « libres », c’est-à-dire ceux que l’enfant peut utiliser de plusieurs façons. Et ceux qui correspondent à son développement psychomoteur. « Cela peut être des jouets de préhension ou d’encastrement par exemple », détaille l’autrice. « Un peu plus tard – entre 2 et 4 ans, le développement psychomoteur de l’enfant fait qu’il est capable d’utiliser des jouets de construction, de se créer des mondes », poursuit-elle.

Pour les plus vieux, on oublie les étiquettes d’âge requis. Ce qui importe, « c’est l’intérêt de l’enfant et son développement à un instant T. C’est pour cela que le meilleur moyen de trouver LE jouet est de passer du temps à observer l’enfant. », explique l’autrice.

… sans basculer dans les stéréotypes opposés

Que ce soit pour les jouets ou pour les activités, l’idéal reste de proposer à nos enfants une large palette de possibilités (en emmenant filles et garçons aux portes ouvertes des associations sportives, par exemple), de les laisser choisir et de respecter leur choix.

Le respect du choix de l’enfant est d’ailleurs à appliquer dans tous les sens. Si un enfant fait spontanément un choix très stéréotypé – une petite fille qui réclame une Barbie, par exemple – : qu’il en soit ainsi. « Si l’enfant a eu le choix et qu’il va vers ce jouet, pourquoi lui interdire ? Il ne s’agit pas de sombrer dans une éducation basée sur les stéréotypes opposés », explique Soline Bourdeverre-Veyssiere.

« Le rose c’est pour les filles ! » : déconstruire les stéréotypes avec son enfant

Il n’est pas rare qu’un enfant refuse tel ou tel jouet parce qu’il le considère comme quelque chose réservé aux filles/aux garçons. Dans ce cas, conseille Soline Bourdeverre-Veyssiere, « on accueille et on accepte le fait que l’enfant prenne en compte le poids du regard de l’autre ». On peut le questionner, lui demander pourquoi il pense cela ? En discuter. Pourquoi pas avec un livre comme Je n’ai pas de zizi. Il me manque un truc ? (un des ouvrages jeunesse de Soline Bourdeverre-Veyssiere, illustré par Violette Suquet et paru chez Kiwi en 2021). Un livre qu’on peut d’ailleurs laisser traîner dans les toilettes pour sensibiliser les autres accompagnants de l’enfants (grands-parents, parrains, oncles et tantes, amis) à ces questions…

Je n'ai pas de zizi, il me manque un truc ?
Filles-garcons pour une éducation non genrée et sans clichés livre

Filles, garçons. Pour une éducation non genrée et sans clichés de Soline Bourdeverre-Veyssiere (Éd. Hatier). Soline Bourdeverre-Veyssiere est mère de deux enfants, autrice de guides sur la parentalité, de livres pour enfants et du blog « S’éveiller et s’épanouir de manière raisonnée ».

Crédit photo : Insung Yoon / Unsplash