Quels sont les biscuits les plus sains pour le goûter ? Les yaourts enrichis en vitamines sont-ils préférables à d’autres et intéressants nutritionnellement ? Ces petits pots pour bébés sont-ils vraiment naturels ? Quels additifs sont acceptables et lesquels éviter absolument ? Entre allégations marketing et étiquettes indéchiffrables, choisir les bons produits pour ses enfants au supermarché relève parfois du casse-tête. Pour se décider sans avoir à scanner chaque produit avec une appli telle que Yuka, on dévore l’ouvrage hyper simple d’utilisation et rédigé par une dizaine de nutritionnistes : « Le Bon Choix pour vos enfants » (éditions Thierry Souccar).
C’est l’un de ces petits livres qui ne vous quitte plus. Rayon par rayon (laits, desserts, goûters, légumes ou plats surgelés, etc.) les auteurs ont passé au crible des centaines de produits et nous aident à distinguer les produits industriels que nous pouvons donner à nos enfants les yeux fermés, de ceux qu’il est préférable de laisser sur les étals.
Faire le tri parmi leurs produits préférés
Les auteurs ont fait le travail pour nous : chaque produit est analysé et comparé à ses concurrents pour nous aider à trouver des alternatives lorsque sa composition n’est pas satisfaisante : poudre de cacao pour enfants, pâte à tartiner, barres de céréales, soda ou tablette de chocolat… On trouve ainsi dans ce guide de vraies clefs pour leur donner des produits plus sains sans pour autant les priver de ce qu’ils préfèrent.
Apprendre à décrypter l’étiquette pour faire le bon choix
Le collectif de nutritionnistes propose également des clefs pour nous aider à devenir autonomes et faire des choix de bon sens : la première étape consiste à apprendre à déchiffrer les étiquettes des produits industriels. À sa lecture, on garde en tête ces six points :
1. La liste d’ingrédients doit être la plus courte possible
2. Elle ne doit comporter que des ingrédients que l’on peut avoir dans son placard
3. La recette ne doit contenir que peu (ou, mieux, pas) de sucres ajoutés
4. On opte uniquement pour les recettes incorporant des corps gras de qualité : huiles végétales en l’état (on évite donc les huiles hydrogénées), beurre, crème, graisse d’oie
5. On fuit les produits riches en additifs (voir un peu plus bas, les ACE)
6. On évite également les produits allégés en matières grasses
Que sont les ACE et pourquoi il vaut mieux les éviter ?
Pour faire les bons choix, on fuit naturellement les produits trop gras, trop sucrés, trop salés, mais aussi ceux qui contiennent trop d’additifs, arômes et autres conservateurs. Ceux que les auteurs nomment « agents cosmétiques et économiques » (ou ACE) et qui font de la plus simple des recettes un aliment ultra-transformé qui perd tout intérêt nutritionnel.
Ces ACE ont généralement une fonction technologique et/ou économique dans un aliment : ils allongent sa durée de conservation, le rendent plus attractif visuellement ou encore plus agréable au goût…
Les produits contenant des ACE représentent jusqu’à 80% des produits vendus en supermarché. Et s’ils sont dans leur immense majorité d’origine naturelle, leur consommation excessive fait, on le sait maintenant, le lit du surpoids, de l’obésité et du diabète de type 2 notamment chez les plus jeunes. Ces maladies du métabolisme augmentent le risque des autres maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires et certains cancers digestifs. Ces faux aliments, précise dans l’ouvrage le chercheur en nutrition Anthony Gardet, sont indirectement la première cause de décès dans les sociétés occidentales, et notamment en milieu urbain. Pour préserver notre santé, les aliments ultra-transformés ne devraient pas dépasser 15% des calories que nous consommons.
Parmi les additifs que les enfants devraient éviter, on trouve les nitrites (particulièrement présents dans les charcuteries), le BHA (antioxydant présent dans les confiseries et certaines soupes) : ils sont soupçonnés d’être cancérogènes pour l’homme.
D’autres additifs peuvent favoriser les troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Ce sont principalement des colorants et des conservateurs : E102, E104, E110, E122, E129, E210, E211. D’autres encore sont identifiés comme perturbateurs endocriniens, notamment les antioxydants E310, E319, E329, E321 et le conservateur E218.
Attention aux allégations et au Nutri’Score
Adopté en France en 2017, le Nutri’Score a pour objectif de nous guider sur la quantité de calories, de sucre et de gras dans un produit. Mais il comporte de nombreuses failles. Un poisson pané peut ainsi obtenir le meilleur score (A), alors qu’il contient pas moins de 13 ACE, dont plusieurs additifs. On le laisse donc en rayon.
Autre mention qui détourne l’attention et que l’on retrouve de plus en plus souvent sur les emballages des aliments, notamment destinés aux enfants : « enrichi en vitamines et/ou minéraux ». Pour les auteurs du Bon Choix pour vos enfants, « l’ajout de vitamines ou de minéraux est aberrant quand le produit est visiblement mauvais pour la santé, par exemple trop sucré ».
Comment choisir le lait infantile pour bébé ?
C’est une question que se posent tous les jeunes parents ou presque. En relais de l’allaitement ou dès la naissance, le choix du lait infantile peut devenir un véritable casse-tête. À retenir selon les auteurs : il faut idéalement se tourner vers un lait dont la teneur en protéines est la plus basse possible, dont le rapport en caséine/protéines solubles est la plus faible possible et d’un rapport oméga 6/oméga-3 idéalement de l’ordre de 5 et sinon inférieur à 8.
Dans son crash test, Le Bon Choix pour vos enfants analyse et classe les références les plus vendues en fonction de ces critères nutritionnels, tenant également compte de la qualité des huiles utilisées et de la présence ou non de probiotiques.
Quels critères pour choisir les petits pots pour bébé ?
Les petits pots pour bébé ont subi le même traitement et sont plus ou moins bien classés selon leurs qualités nutritionnelles mais aussi leur conditionnement. On apprend ainsi qu’il vaut mieux choisir une purée ou une compote emballée dans un contenant en plastique (coupelle, sachet ou brique) que dans des pots en verre. En effet, contrairement aux premiers, ces derniers doivent être stérilisés, donc réchauffés après le conditionnement. Or, on le sait, plus un aliment est chauffé longtemps et à haute température, plus il perd en saveur et en qualités nutritionnelles.
Légumes frais ou surgelés, lesquels choisir ?
Vaut-il mieux choisir des légumes frais, en conserve ou surgelés ? Quels modes de conservation et de cuisson préservent le mieux les vitamines ? Ce sont quelques-unes des nombreuses questions auxquelles répond également Le Bon Choix pour vos enfants. Surprise, on apprend qu’un brocoli surgelé et cuit à la vapeur vaut mieux qu’un brocoli frais cuit dans les mêmes conditions, notamment parce que le temps que ce dernier aura passé sur les étals du supermarché et dans notre frigo n’est pas favorable à la préservation des vitamines. À noter également : la cuisson à l’eau fait perdre trois à quatre fois plus de vitamines que la cuisson vapeur, et deux fois plus que la cuisson au micro-ondes. De quoi nous faire changer quelques habitudes au quotidien…
Pour en savoir davantage sur les modes de cuisson, les additifs, et comparer tous les produits de grandes marques pour vos enfants, lisez Le Bon Choix pour vos enfants, collectif, éditions Thierry Souccar.
Crédit photo : Belly Balloon Photography / Les Louves