C’est un secret que les jeunes mamans bien informées transmettent précieusement à leurs amies enceintes. Le point du bébé : un point d’acupuncture qui permettrait de donner naissance à un bébé au sommeil facile, qui « ferait ses nuits » très vite. Encore très peu connu, le point du « bébé zen » existe bien, comme nous l’explique Corinne Naudon, sage-femme acupunctrice.
Une aiguille d’acupuncture piquée sur les mollets pendant la grossesse pour accoucher d’un « bon dormeur » ? À première vue, on serait tentées de ranger ce remède apparemment miracle au même rayon que les régimes à suivre pour avoir une fille ou un garçon. Et pourtant, nombreuses sont les jeunes mères, même sceptiques, à l’avoir essayé avec succès.
« Je l’ai demandé un peu comme on joue au loto, » confie Ophélie, maman d’une petite fille qui a fait ses nuits au bout de cinq semaines. « Au pire, ça ne marchait pas, au mieux, je devenais millionnaire ! J’étais obsédée par le sommeil de mon bébé quand j’étais enceinte, je lisais tout, je testais tout. Alors je ne sais pas si c’est vraiment ce point du bébé qui a rendu ma fille si zen, j’imagine que c’est plutôt un ensemble de choses, mais c’est vrai qu’alors que la grossesse faisait de moi une boule de nerfs, après la séance, j’ai senti que j’avais lâché quelque chose et je me suis mise à tout relativiser. »
Un point de médecine traditionnelle chinoise
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce point du « du beau bébé, rieur le jour, dormeur la nuit », est bien répertorié dans les textes chinois d’acupuncture et enseigné à la faculté, explique Corinne Naudon, sage-femme acupunctrice, un temps responsable du diplôme inter-universitaire d’acupuncture à l’université Paris 13. « Il est à faire sur les faces internes des mollets, trois fois pendant la grossesse, à la 14e, la 26e et la 38e semaine. C’est le point de « l’accueil de l’invité », selon la terminologie exacte, car il s’agit de construire le nid du bébé, il faut que l’immunité maternelle se mette en phase avec celle du nouvel hôte. »
Un point qui existe, et qui fonctionne « si l’on respecte bien toutes ces conditions » précise Mme Naudon, et surtout, « si l’on réalise un vrai rééquilibrage de la mère », avec un professionnel de santé, médecin ou sage-femme titulaire d’un diplôme universitaire d’acupuncture, les seuls légalement autorisés à pratiquer l’acupuncture en France, insiste la sage-femme.
Travailler l’équilibre général de la mère
Car « le point du bébé n’est pas un point magique qui résout tout », prévient Corinne Naudon. « Il ne faut pas le faire de façon isolée, mais travailler sur l’équilibre général de la femme enceinte ». Un équilibre déstabilisé par la grossesse, comme le montrent tous les maux, nausées, fatigue, qui surviennent. Un interrogatoire complet est nécessaire, insiste la sage-femme, car « les mêmes symptômes peuvent avoir des causes différentes ». « Un point isolé, que voulez-vous que ça donne… », déplore-t-elle, « il ne s’agit pas juste de savoir placer des aiguilles, mais bien de soigner la personne dans son ensemble. » Un traitement holistique donc, qui permet le bien-être de la maman et du bébé.
En France, seuls les professionnels de santé, médecins et sages-femmes sont officiellement habilités à proposer des consultations et doivent avoir un diplôme universitaire d’acupuncture. Vérifiez donc que c’est bien le cas du vôtre. Il peut aussi être intéressant de choisir une acupunctrice qui a une formation de sage-femme. Un annuaire existe, qui recense les sages-femmes certifiées acupuncteurs : celui de l’afsfa, association française des sages-femmes acupuncteurs.
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