Marion Graux est une passionnée : elle met du cœur dans tout ce qu’elle fait, à commencer par les céramiques auxquelles elle donne patiemment forme dans son atelier parisien. Mère heureuse de 3 enfants, amoureuse de son métier, elle nous parle transmission et conscience écologique dans un monde qui change. Une rencontre avec la complicité de Lillydoo.
Bonjour Marion, peux-tu te présenter ? Qu’est-ce qui t’a amenée à ouvrir ton propre atelier de céramique ?
Je suis la maman de 3 enfants : Anouk 6 ans, Ellah 3 ans et Simon 1 an. Trois enfants en moins de 5 ans, parfois c’est dur, mais pour rien au monde je ne changerai ça ! J’ai vraiment la chance d’avoir autour de moi la famille du bonheur…
J’ai un métier de passion, je suis céramiste. Ce n’est pas vraiment une reconversion, je vois ça plutôt comme la suite logique d’un cheminement. J’ai fait des études de mode, puis j’ai travaillé dans la presse déco, toujours guidée par une quête d’esthétisme. Ce qui m’a vraiment aidée à préciser mon parcours professionnel, c’est l’envie d’avoir un certain mode de vie et celle de trouver le métier qui pourrait y correspondre. Être créative, ne pas m’asseoir derrière un bureau toute la journée, avoir un quotidien un peu bohème : tout ça comptait beaucoup pour moi, et j’ai comblé tous ces besoins grâce à la céramique. J’ai un vrai plaisir chaque jourà fabriquer de la vaisselle : je suis entre la cuisine et l’objet, et je n’aurai pas assez de toute ma vie pour m’en réjouir !
À quoi ressemble ton quotidien de céramiste et maman de 3 enfants ?
L’atelier est attenant à notre appartement : il fait partie intégrante de notre maison. Mon métier et ma vie de famille sont donc très liés, même si au quotidien j’essaie d’isoler mon espace de travail, qui n’est qu’à moi ! Côté organisation, c’est évidemment explosif tous les matins ; entre 7h15 et 8h15 c’est le feu d’artifice émotionnel pour tout le monde : on est tendus, c’est le grand Tetris familial ! Mon mari habille les enfants, prépare le petit-déjeuner et les dépose à l’école, je range tout derrière eux – j’aime que chaque chose soit à sa place avant de démarrer ma journée à l’atelier. Pendant des années j’ai pris 20 minutes le matin pour faire du yoga, un petit rituel que j’ai mis sur pause depuis quelques mois, mais qui m’apportait beaucoup d’énergie et de bien-être.
Ensuite, j’enfile ma combinaison et je m’installe à l’atelier, la journée se lance. Je réponds surtout à des commandes : je travaille pour des restaurants, des chefs, et on développe un e-shop ouvert à des dates précises. C’est aussi un travail d’équipe : mon mari est mon associé, et ensemble nous sommes en train d’ouvrir un deuxième atelier.
Qu’est-ce qui nourrit ta créativité ?
J’ai la chance que les clients viennent à moi ; chaque projet m’enchante. On vient me voir en connaissant mon travail, l’envie est toujours commune et c’est toujours excitant. Je dis rarement non si l’alchimie est là avec la personne, et j’aime relever les défis qu’on me propose. Ma joie, c’est d’être à l’atelier, de tourner la terre en écoutant la radio : c’est un ronron qui me réjouit, la vie d’atelier c’est un bonheur difficile à décrire : porter un tablier, la chaleur des fours, la radio, tout ça créé un climat particulier et fait tout le charme de l’atelier.
Que dis-tu de ce que tu fais à tes enfants ?
Que c’est une source magique de pouvoir aimer son travail ! Travailler ce n’est pas qu’un labeur, même si tout n’est pas que plaisir. J’aimerais leur apprendre à choisir, à être aux commandes de leur vie, le fruit de la liberté et de l’indépendance.
Comment as-tu vécu tes premiers pas dans la maternité ? C’était naturel pour toi ? Ou compliqué ?
On vient tous les deux de familles nombreuses, c’était une évidence pour nous d’avoir 3 enfants, voire plus ! On a plutôt galéré à les avoir, on les a désirés très fort, les deux derniers sont issus de FIV. Je ne voulais pas penser pragmatique et intendance, je me doutais bien que ce serait compliqué et fatiguant, mais pour moi 2 enfants c’était un peu trop carré, un peu trop facile ! Et puis j’avais en tête qu’une fois que les enfants deviennent majoritaires par rapport aux parents, ça remet le couple à sa place ; comme si plus ils sont nombreux, plus on peut s’échapper. Ils sont un petit groupe majoritaire par rapport à nous, et j’aime cette idée : je tiens à mon couple, c’est une promesse de vieillir ensemble et ça se travaille !
Être maman aujourd’hui plus que jamais c’est réfléchir au monde de demain, celui qu’on laisse à nos enfants. Comment abordes-tu ce sujet avec eux ?
Je les éveille à l’écologie de façon vraiment très naturelle, c’est du bon sens. On se sent un peu observé, on sait qu’on a un exemple à donner, alors que notre génération n’a pas grandi avec ces automatismes-là : on donne au moins cette aisance à nos enfants, en leur montrant que ce n’est pas un choix, que c’est comme ça.
J’ai un exemple très concret : j’expédie de la vaisselle, ce qui demande beaucoup d’emballage de protection. Or, ça ne m’allait pas du tout de consommer tout ce papier bulle, j’ai eu envie d’être plus raccord avec mes valeurs, avec ce que je véhicule avec mes produits. J’ai cherché des alternatives (le papier par exemple), j’ai accepté de faire une marche arrière, même si ce n’est pas optimal, c’est toujours mieux pour la planète. C’est l’idée que je partage avec mes enfants : ce ne sont pas des efforts, c’est juste comme ça que ça doit être fait.
As-tu modifié ta façon de consommer depuis que tu es maman ?
J’ai toujours en tête désormais cette petite voix qui me demande si je fais bien. J’ai comme tout le monde l’impression de ne pas faire assez. Mais plutôt que d’être dans la culpabilité permanente, j’aime mettre l’accent sur ce que je fais, et me dire que c’est déjà pas mal.
Tu es abonnée LILLYDOO : es-tu sensible au fait que la marque soit climatiquement neutre depuis 2021 ?
Pour moi c’est une tranquillité d’esprit : savoir que la marque est engagée, et que toute une équipe d’experts a réfléchi à des produits plus responsables et respectueux de la planète, c’est un vrai confort. Je m’en remets à la marque en qui j’ai confiance, et j’ai l’impression de faire un petit pas vers une consommation plus responsable moi aussi en utilisant leurs produits.
Qu’est-ce qui est essentiel à ton bonheur ?
Je pense que je fais partie d’un petit pourcentage de gens absolument heureux ! Je veux que la vie dure comme ça, c’est précieux. J’ai travaillé évidemment pour en arriver là, ce n’était pas gagné. Mais aujourd’hui chaque matin je me dis que j’ai de la chance, grâce à mes enfants, mon mari et mon métier.
Vouloir le meilleur pour tes enfants, ça veut dire quoi pour toi ?
Je veux qu’ils aient la place pour devenir ce qu’ils sont. Mon rôle est de les élever, de leur mettre le cadre nécessaire à leur construction, en les laissant être qui ils sont profondément. Je leur souhaite de pouvoir vivre leur vie à eux, indépendamment de qui je suis.
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Réalisation : LILLYDOO x Les Louves
Crédit photo : Belly Balloon Photography
