La grossesse est sans doute le moment où l’on aspire le plus à être massée et chouchoutée. Soulager les articulations et les tensions au niveau du dos, améliorer la circulation, la digestion et la respiration, ou simplement se détendre et se faire du bien : le massage prénatal possède mille vertus dont on aurait tort de se priver. Quand ? Où ? Comment ? Voici quelques conseils d’experts pour vous aider à choisir le bon praticien.
Quand peut-on se faire masser ?
Le massage prénatal ne présente aucun danger pour la grossesse, néanmoins « par principe de précaution, on préfère ne pas masser pas pendant le premier trimestre », explique Anouk Safrano, fondatrice de l’institut Mamans & Merveilles et praticienne formée au massage prénatal, qui explique que : « durant les trois premiers mois, le risque de fausse couche est plus élevé et la stabilisation du fœtus n’est pas encore faite ». La plupart des instituts refusent également de masser au-delà du 8e mois, par pure précaution pour éviter tout déclenchement de contractions.
Comment choisir son praticien ?
Il n’existe pas de diplôme obligatoire et officiel pour le massage prénatal, mais des certifications sont proposées en option dans les écoles de formation aux métiers du bien-être. Ainsi pour s’assurer de confier son corps (et son ventre) à des mains expertes, on se fie à la réputation de l’institut et on s’assure que le ou la praticienne a reçu une formation spécifique et connaît les précautions à prendre. « Le praticien doit être bien formé mais doit surtout avoir un intérêt pour le bien-être de la femme enceinte, être capable d’adapter le protocole de massage à ses besoins, veiller à son confort ; il faut être prêt à personnaliser sa pratique », souligne Anouk Safrano.
Les précautions à prendre
Selon le Dr Djasmine Cassam-Chenai, kinésithérapeute qui pratique quotidiennement des massages sur des femmes enceintes, « il faut demander à voir les produits avec lesquels on va être massée. Ils doivent être le plus neutre possible et de préférence bio. » Huile d’amande douce, d’avocat, de sésame ou d’abricot, beurre de karité : A. Safrano conseille d’utiliser uniquement des huiles végétales sans produits chimiques.
Les contre-indications
Il n’y aucune contre-indication si la grossesse se passe bien. En cas de grossesse à risque, on préfère demander l’avis du médecin ou de la sage-femme qui suit la grossesse avant de se faire masser. Ils pourront éventuellement donner des recommandations sur la pression du massage ou la position.
Les produits déconseillés
Les huiles minérales (qui sont fabriquées à partir de pétrole) et bas de gamme sont à éviter. Concernant les huiles essentielles, « leur utilisation est déconseillée car certaines peuvent provoquer des réactions, mal utilisées elles peuvent même représenter un poison », explique A. Safrano. « Par principe de précaution, il est préférable, soit de s’en passer pendant la grossesse, soit de se faire conseiller par un professionnel qui maîtrise parfaitement l’aromathérapie, les modes d’administration et la posologie ». Le Dr Djasmine Cassam-Chenai recommande enfin d’éviter les sources de chaleur comme les bouillottes, compresses et pierres chaudes, susceptibles de provoquer relâchement musculaire et dilatation.
Dans quelle position ?
Pour éviter la position allongée sur le ventre, le massage prénatal se pratique le plus souvent en position latérale – en « chien de fusil »-, d’un côté puis de l’autre, ou sur une chaise spéciale qui permet de ne pas supporter le poids du ventre. « Le praticien doit s’adapter à sa patiente et être à l’écoute, car c’est elle qui sait quelle position lui convient le mieux », souligne le Dr Djasmine Cassam-Chenai. En position allongée sur le dos, Anouk Safrano conseille de relever le dossier de la table de massage et de surélever légèrement les genoux avec un coussin pour soulager les lombaires.
Les gestes à ne pas faire
« Lors d’un massage prénatal, on ne touche pas le ventre, on l’effleure », répond A. Safrano. « Avec une femme enceinte, on favorise les gestes doux, on va moins en profondeur, le massage doit être progressif et jamais brutal », explique le Dr Cassam-Chenai. Certains points d’acupuncture, au niveau des maléoles ou des épaules par exemple, doivent être évités, tout comme la pression sur les jambes : tous les gestes doivent partir du bas vers le haut, des mollets vers le cœur et non l’inverse, car on favorise ainsi les manœuvres drainantes », précise encore Anouk Safrano.
Pour quels bienfaits ?
« Le massage prénatal soulage les tensions au niveau des lombaires et des cervicales, l’inconfort souvent dû aux mauvaises postures, les douleurs musculaires et articulaires, les jambes lourdes… On ne répare pas mais on atténue toutes les petites douleurs liées à la grossesse », détaille A. Safrano. « Le massage permet aussi de travailler sur la mobilité du bassin, ce qui peut faciliter l’accouchement et le porté du bébé après la naissance », souligne la kinésithérapeute. Se faire masser offre surtout une occasion de se relaxer, de sortir du registre médical de la grossesse pour se connecter à son corps et aider l’organisme à récupérer. On dit souvent qu’une heure de massage équivaut à une nuit de sommeil. Il n’y a plus qu’à vérifier…
Crédit photo : Belly Balloon Photography/Les Louves
Nos remerciements au Dr Djasmine Cassam-Chenai, kinésithérapeute au Centre paramédical Le Sart – Pavé de Lille