Pendant 9 mois, on ne pense qu’à ça : le terme, le jour J, l’épreuve du feu… Et on prépare avec soin l’accouchement, s’attendant à vivre ce jour-là « le plus difficile ». Pourtant, la période du post-partum et souvent aussi intense que la naissance elle-même. On a pioché cinq enseignements, pour traverser la vraie grande tempête, dans le très bon livre de Julia Simon, “Bien vivre le quatrième trimestre au naturel”.
Les 40 jours qui suivent l’accouchement, les trois premiers mois de l’enfant, voire ses neuf premiers mois… Difficile de dire combien de temps dure le post-partum. Sans doute parce que cette période est propre à chaque mère. Une chose est sûre, c’est une phase délicate et pas toujours épanouissante. On doit se remettre d’un accouchement (et d’une grossesse…) parfois intenses, tout en s’occupant d’un tout-petit parfaitement dépendant.
Souvent, faute de pouvoir concilier les deux, ce sont les soins à la mère que l’on a tendance à sacrifier, alors qu’il serait indispensable de s’occuper autant d’elle que du bébé. Tel est le message du livre de Julia Simon, qui isole cinq principes essentiels, à respecter pendant toute la période d’après-accouchement : chaleur, calme, communauté, communication, câlins. Voici ce qu’on a retenu de ces « 5 C du post-partum ».
De la Chaleur
On perd du sang pendant l’accouchement et on continue à en perdre pendant les lochies. Cette « perte » d’énergie – sans compter celle du bébé, qui n’est plus à l’intérieur de l’utérus – entraîne ce que la médecine chinoise appelle un « froid », à compenser avec de la chaleur, à tous les niveaux. L’alimentation de la jeune mère doit donc être chaude (cela évite, en plus, la fatigue engendrée par la digestion des aliments crus ou froids). À chaque repas, pensez aux soupes, aux bouillons, aux curry, aux ragoûts et aux épices comme le gingembre, la cannelle, la muscade, pour leurs propriétés réchauffantes. Votre environnement doit lui aussi vous procurer la chaleur dont vous avez besoin : sortez bouillottes, chaussettes et couvertures.
Du Calme
Le post-partum peut facilement prendre des airs de fête foraine perpétuelle. Les proches (et moins proches) se précipitent, appareil photo au poing, pour voir l’enfant. On trinque, on se réjouit, on discute pendant des heures. Votre appartement n’a sans doute pas vu autant de monde depuis longtemps. Pourtant, vous avez besoin de beaucoup de calme pour reposer votre corps et votre système nerveux mis à mal par l’accouchement, créer les premiers échanges avec votre bébé. Essayez de préserver ce calme au maximum, en remettant à plus tard les visites dispensables. Dans les premiers temps, vous n’aurez besoin que de vos « personnes ressources » : celles devant qui vous pouvez allaiter sans gêne, pleurer librement, ou qui sauront endormir votre enfant, vous préparer un repas ou lancer une lessive.
Une Communauté
La question des « personnes ressources » mène au troisième C, peut-être le plus essentiel. Pendant le post-partum, la jeune maman doit recevoir un soutien émotionnel et social. Ne croyez pas pouvoir tout faire et tout gérer toute seule, pendant les premières semaines suivant l’accouchement. Vous aurez besoin de vous sentir soutenue par votre partenaire mais aussi par un cercle de confiance. Dans de nombreux pays du monde (Chine, Corée, Japon, Sénégal…), ce sont d’ailleurs les parents ou les beaux-parents de la jeune mère qui s’occupent du nouveau-né, pendant qu’elle se repose. Réfléchissez en amont aux personnes qui pourront venir vous aider vraiment (ami.e.s proches, famille, sage-femme, doula…) et n’ayez pas honte de demander.
De la Communication
Ne cachez jamais vos sentiments par honte ou culpabilité. Ça serait le début de l’isolement, l’une des raisons de la dépression post-partum. À votre partenaire, exprimez vos émotions (je me sens épuisée, je me trouve laide…), vos envies ou vos besoins (sortir deux heures, aller chez le coiffeur, faire une sieste…) Inutile de donner le change à votre sage-femme, en disant que tout va bien, si ça n’est pas le cas. Vous avez le droit d’être en colère, triste, à bout de nerfs et ces émotions doivent sortir. Même s’il n’a que quelques semaines, parlez aussi à votre bébé et expliquez-lui simplement si quelque chose ne va pas. Exprimer est toujours un bienfait.
Des Câlins
On connaît les bienfaits du contact physique pour les tout-petits. Le peau à peau leur permet de retrouver les repères de leur vie in utero (chaleur, battements du coeur, mouvements…) Par chance, les câlins sont tout aussi bénéfiques pour la mère : ils accentuent la sécrétion d’ocytocine, apaisent le stress et vous obligent aussi à vous reposer un peu. Si vous le pouvez, allongez-vous pour ce moment avec votre bébé. Il n’y a rien de mieux que la position horizontale pour les mères en post-partum. Elle soulage notamment le périnée qui a été mis à rude épreuve.
Julia Simon, Bien vivre le quatrième trimestre au naturel, First éditions.
Crédit photo : Belly Balloon Photography / Les Louves