Que se passe-t-il après la naissance de son bébé ? Comment préparer au mieux son post-partum ? D’ailleurs, qu’est-ce que ça signifie exactement « anticiper l’après » ? Peut-on vraiment se préparer à devenir maman ? Pour vous aider à mieux vivre vos premiers moments avec votre nouveau-né, nous avons posé toutes nos questions avec la complicité de Stokke à Stéphanie de Boüard, puéricultrice et accompagnante périnatale, qui nous donne ses conseils pour vivre un post-partum le plus doux possible.
Est-ce que tu as l’impression que les futures mamans sont assez informées sur l’après-accouchement ?
On en parle beaucoup plus qu’avant mais c’est encore très méconnu malgré tout ! On connaît le mot « post-partum », certes, mais il effraie beaucoup de femmes, qui ne savent pas vraiment ce que cela recouvre. Les termes « mois d’or » ou encore le concept des « 40 premiers jours » sont peut-être plus doux et disent mieux de quoi il s’agit : d’une période, d’un temps donné. Or en effet, il faut l’anticiper et encore trop peu de jeunes parents y sont réellement préparés.
Mais comment se préparer à ce qu’on ne connaît pas ? Que doit-on anticiper avant l’arrivée de son bébé ?
Il y a d’abord toute la partie matérielle :
– Avoir chez soi le matériel pour les soins du bébé
– Préparer de quoi se nourrir pour les premières semaines : on fait le plein de courses, de petits plats maisons congelés en amont. Bien se nourrir est nécessaire à la remise en forme du corps après l’accouchement, ce n’est pas du tout accessoire !
– Préparer son « environnement humain » : j’entends par là avoir un nom d’ostéopathe, de psychologue, de sage-femme, d’une masseuse à domicile, d’une femme de ménage ou encore d’un service de livraison de repas à domicile si possible, d’un médecin, de la PMI, d’une consultante ou une puéricultrice ou une doula : bref, toutes les personnes ressource qui pourront vous accompagner une fois votre bébé né. Sans compter vos très bonnes amies ou votre mère qui pourront venir en renfort.
– Préparer son environnement physique : il s’agit de préparer un vrai cocon chez soi. Avoir en stock des tisanes, des amandes (ou tout autre snack qui vous réconforte) mais aussi des langes, des biberons, de l’eau… Mais aussi, et c’est essentiel, créer un vrai espace de confort dans son salon par exemple : avec un plaid, une plante, des bougies, des coussins… L’idée est de se créer un environnement douillet, dans lequel on pourra se recentrer et se sentir bien quand on rentrera chez soi avec son bébé. Le préparer en amont permet de s’y ancrer, de pouvoir s’y projeter et de se poser quelques questions bien moins anodines qu’il y paraît : comment je veux vivre ces premiers jours avec mon bébé ? Comment je veux me sentir ? Qu’est-ce qui me ressource ? De quoi avons-nous envie avec le deuxième parent pour nous, au retour de la maternité ?
Préparer son post-partum c’est aussi, et paradoxalement on l’oublie parfois un peu, se préparer à accueillir un bébé !
Je suis toujours étonnée du très petit nombre de parents qui me contactent avant la naissance pour apprendre à porter un bébé, baigner un bébé, poser des questions sur l’équipement, sur les bons gestes à avoir, etc. Souvent les questions émergent une fois le nouveau-né dans les bras. Et pourtant, il y a quelques sujets sur lesquels tous les parents gagneraient à être renseignés, comme un B.A. Ba des premiers jours à connaître !
– Se préparer à l’alimentaire : se préparer à l’allaitement si on souhaite allaiter, ou à préparer un biberon. Beaucoup de questions se poseront une fois le bébé là, que l’on peut évoquer en amont : de quoi a besoin mon bébé ? Est-ce que je le nourris à la demande ou à heures fixes ? Faut-il stériliser le biberon ?
– La question du sommeil : s’informer sur les bases physiologiques du sommeil, pour savoir à quoi on se prépare pour les premiers mois.
– La discussion sur le grand chamboulement vécu quand on devient parent : savoir que l’on va sûrement pleurer, se sentir démuni, être épuisé, ne pas ressentir d’amour tout de suite pour son enfant…
Est-ce normal de ne pas tout de suite se sentir à l’aise dans son rôle de mère ?
On ne s’acclimate pas en quelques jours à un tel chamboulement. Une naissance, c’est une rencontre, on a besoin de prendre ses marques, c’est la découverte d’un être humain dont on ne connaît pas les codes, le caractère, les goûts… Il faut se laisser du temps.
Par ailleurs, on ne soupçonne pas ce qu’un accouchement et mettre au monde un bébé peut remuer de sa propre histoire et de celle du deuxième parent.
On nous dit de prendre soin de nous, mais ça veut dire quoi concrètement quand on a un nouveau-né collé à nous 24h/24 après l’accouchement ?
Je pense que prendre soin de soi quand on vient d’avoir un bébé veut avant tout dire : se reposer.
Et pour y arriver le moment venu, on peut anticiper en amont : réfléchir à ce qui nous fait du bien dans les moments où l’on se sent vulnérable et aux personnes qui nous rassurent et avec qui on se sent vraiment à l’aise.
C’est essentiel, car il faudra s’autoriser à passer la main. Il faut avoir en tête que le corps a été mis à rude épreuve par l’accouchement, le mental aussi, sans compter les nuits coupées, les sollicitations du bébé : on ne peut pas être sur le pied de guerre comme avant, et c’est normal ! Pendant au moins 40 jours, on va être vulnérable, fatiguée,le corps va avoir besoin de se remettre en place (ses organes, son système hormonal) : il faut accepter de ne pas faire comme d’habitude, pour ne pas craquer. D’où aussi ce conseil que tout le monde vous donne et pour cause : dormir dès qu’on le peut.
Et enfin, ne pas hésiter à aller se faire masser : c’est tellement efficace pour se remettre en forme, un massage vous recharge en ocytocine et en endorphines, c’est très thérapeutique. Vous aurez d’ailleurs les mêmes effets en massant votre bébé.
3 conseils faciles à appliquer pour un post-partum plus doux ?
– Se demander en amont comment on veut accueillir ce bébé et comment on veut vivre soi et son conjoint ces premiers jours. Qu’est-ce qui nous irait bien à nous pour vivre ce grand moment et être le plus possible disponibles ?
– Bien s’entourer : avoir au moins l’esprit tranquille, savoir que si on a besoin de renfort on saura à qui faire appel.
– C’est parfois très dur une naissance, mais il y a aussi beaucoup d’émerveillement : accepter que tout ne soit pas parfait, très différent de ce qu’on a imaginé, mais c’est une rencontre unique et il faut rester disponible à cette rencontre, à la découverte de ce bébé. Prendre le temps de s’émerveiller, de le rencontrer, de l’observer avec son conjoint aussi. Prendre le temps de juste le regarder et profiter.