On se pose peut-être moins souvent la question dans ce sens, et pourtant, il est important de ne pas l’ignorer. Comment repérer que mon ado est responsable de harcèlement et comment réagir ? Cela peut concerner n’importe quel parent, il est donc essentiel d’y réfléchir sans culpabilité ni honte. Pour nous aider à y répondre, Anne-Claire de Pracomtal, coach, psychologue et co-fondatrice d’IAMSTRONG, spécialiste des adolescents, nous partage quelques pistes de réponses.
Une première réaction « à froid »
Si vous soupçonnez votre enfant d’être responsable de harcèlement, il est important de rester calme, de prendre le temps de l’écouter et de ne pas juger la situation de manière précipitée. Cette première réaction est essentielle. Plutôt que de réagir avec colère, prenez un moment pour discuter avec votre ado et comprendre la situation. Posez-lui des questions ouvertes : « Que s’est-il passé ? », « Pourquoi as-tu agi de cette façon ? » Cela vous permettra de cerner s’il est conscient de la mesure de ses actes, s’ils sont dus à un manque de réflexion ou à une influence extérieure.
Chercher les causes du harcèlement
Une chose importante à vérifier en priorité : a-t-il agi ainsi car il a lui-même déjà été dans la situation de la personne harcelée ? Auquel cas, il est important d’approfondir cela ensemble et de le faire parler.
Le harcèlement peut être aussi être le symptôme d’un mal-être ou d’une pression sociale. Votre adolescent cherche-t-il à s’intégrer à un groupe en adoptant un comportement dominant ? Exprime-t-il une frustration, une colère ou un mal-être enfoui ?
Bien identifier l’origine de la violence est important. Il peut s’agir d’un problème à la maison, d’une estime de soi fragilisée pour une raison ou pour une autre, d’un évènement passé qui l’aurait marqué ou traumatisé… Aborder ces sujets avec bienveillance et ouverture d’esprit. Cela peut être un moment difficile pour vous comme pour lui mais il a plus que jamais besoin de votre soutien. Une discussion approfondie va vous aider à identifier et traiter ces causes.
Expliquer, illustrer et éduquer à l’empathie au lieu de punir
S’il a agi par manque de conscience, aidez-le à réaliser l’impact de ses actions sur les autres. Expliquez-lui en quoi le harcèlement peut profondément blesser, voire traumatiser, une personne. Utilisez des exemples concrets ou demandez-lui de se mettre à la place de la victime. « Tu aimerais toi qu’on te fasse ça ? Imagine, que ressentirais-tu si on te traitait ainsi ? » Cet exercice d’empathie peut être un bon point pour le faire réagir.
Mettez-vous plutôt dans une posture « éducative » plus que « punitive ». Expliquez-lui que ce comportement est inacceptable, mais qu’il a la possibilité de changer et de réparer ses erreurs. Par exemple, il pourra commencer par s’excuser auprès de la victime et s’engager à le défendre la prochaine fois que quelqu’un s’en prendra à lui. À la maison, insistez sur les règles de respect, de bienveillance et d’empathie et assurez-vous qu’il y soit sensible. Renforcez tout comportement positif à ce sujet. En agissant avec fermeté et empathie, vous l’aidez à changer, et à devenir plus respectueux et responsable dans ses relations futures.
Parlez-en aussi avec un membre de l’établissement (directeur.trice, professeur.e, CPE) pour évaluer ensemble ce qu’il faut mettre en place pour réparer les dommages causés aux victimes et veillez à ce qu’ils aient un soutien émotionnel renforcé. Après avoir discuté avec votre enfant responsable du harcèlement, il lui sera également peut-être bénéfique de mettre en place un accompagnement avec un coach ou un psychologue pour approfondir les questions soulevées par cet évènement avec une personne extérieure.
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Crédit photo : Annie Spratt sur Unsplash
