Quand la nature prend un peu trop son temps ou rend les cycles féminins capricieux ou irréguliers, rien n’empêche de lui venir en aide en douceur lorsqu’on souhaite concevoir un enfant. Le yoga de la fertilité fait partie des méthodes alternatives qui aident les femmes à mieux comprendre et connaître leur corps pour favoriser l’arrivée d’une grossesse. On fait le point sur cette pratique douce qui commence à faire ses preuves avec Kalyan Jot, professeure de yoga de la fertilité.
Qu’est-ce que le yoga de la fertilité et à qui s’adresse-t-il ?
Kalyan Jot* : Cette forme de yoga doux associe postures, chants, méditation et relaxation. Elle permet de mettre toute son énergie au service de la fertilité en travaillant sur le système nerveux, endocrinien mais aussi reproductif. Le yoga de la fertilité s’adresse à toutes les femmes qui ont envie d’avoir un enfant, avec ou sans infertilité.
Comment agit-il sur le cycle menstruel ? Plus généralement sur le corps ?
Il aide déjà à mieux vivre son cycle pré-menstruel avec son lot de crampes et de douleurs. On travaille sur le lâcher-prise, l’acceptation de la nature cyclique. On propose de se poser, d’arrêter le corps. Et juste avant les règles et pendant, on fait un bilan, une introspection, favorisés par une production accrue d’ocytocine, l’hormone de la confiance qui nous rend clairvoyantes.
Le yoga de la fertilité s’aide aussi des énergies lunaires pour agir sur le corps et l’équilibre féminin. Avant, on était reliées à la lune et tout le monde avait ses règles en même temps. Au moment de la pleine lune, la glande pinéale était stimulée. Ici, on favorise la reconnexion avec son cycle grâce à la méthode de la « lunaception ». Concrètement, on adapte postures et respiration en fonction de la phase du cycle où l’on se trouve : soit en phase de règles, soit en phase folliculaire – juste avant l’ovulation, moment où on est le plus tonique-, soit en phase lutéale (post-ovulation), où l’on se recentre sur soi-même. Le cours est donc adapté à chaque femme et conserve un tronc commun avec la relaxation et les chants.
Comment cette pratique favorise-t-elle l’arrivée d’une grossesse ?
On agit sur le système nerveux parasympathique pour apaiser le corps. Parce qu’on remarque que le stress n’est parfois même pas conscient, or, c’est un élément capital dans le projet de conception d’un enfant. On travaille ensuite beaucoup sur le ventre. Il faut comprendre comment ça se passe à l’intérieur pour s’autoriser à créer de l’espace dans le bassin, dans l’utérus, dans les hanches et dans tout le centre du corps. Chaque organe est responsable de la fertilité, alors on puise dans le corps une énergie féconde à l’aide d’affirmations et de visualisations positives dont on connaît aujourd’hui le pouvoir.
Le yoga de la fertilité est-il un plus lorsqu’on est dans un processus de PMA ?
C’est un plus évident dans un projet global. Une étude de l’Université d’Harvard a même montré que la pratique régulière du yoga de la fertilité augmentait de 30% les chances de grossesse pour des femmes qui suivaient un parcours de PMA.
Dans la mesure où il met en avant les capacités et les pouvoirs de création, il aide les femmes à se projeter vers leur ambition de grossesse. Pendant les séances, on stimule les ovaires, on reprend conscience de son corps de femme, de sa capacité à créer la vie, sous n’importe quelle forme. On déstresse aussi le corps, parfois épuisé par un parcours médicalisé ou des échecs antérieurs.
Quand commencer et quelles sont les conditions pour le pratiquer ?
On peut commencer la pratique tout simplement à partir du moment où l’on a le désir d’avoir un enfant.
À quelle fréquence est-il recommandé de le pratiquer ?
L’idéal est de le pratiquer deux fois par semaine. Et si vous n’en n’avez pas la possibilité, il existe des programmes en ligne pour s’exercer seule à la maison.
Conseillez-vous d’associer cette pratique avec une alimentation spécifique ?
Oui. Juste avant les règles, on évite les aliments transformés, les aliments sucrés, pro-inflammatoires. Mais on se fait quand même plaisir et on ne se retient pas de manger, pour ne pas être trop fatiguée pendant les règles. On s’hydrate au maximum.
Pendant les règles, il y a un creux hormonal, alors on évite de manger des « cochonneries » pour tenir et garder de l’énergie jusqu’à la phase suivante.
Et durant tout le cycle, on prend soin de consommer des Omega-3, qui sont particulièrement recommandés pour la fertilité. On favorise aussi les bons gras, que l’on trouve notamment dans l’avocat ou l’huile d’olive pressée à froid.
*Kalyan Jot est professeure de yoga au Centre Élément à Paris, retrouvez ses cours et ses conseils sur son compte Instagram : @girls_do_yoga
Écoutez aussi notre épisode de podcast consacré au yoga de la fertilité : Préparation à la naissance #1
Crédit photo : Dane Wetton – Unsplash