Petites, on partage nos poupées, nos jeux et nos bêtises. En grandissant les disputes et les rivalités s’effacent petit à petit pour laisser place à une relation d’adultes qui va bien au-delà de l’amitié. Le lien unique qui relie des sœurs entre elles évolue encore lorsqu’elles deviennent mamans. Nous avons recueilli les témoignages de quelques lectrices concernées et inspirées.
Sœurs jumelles et mamans fusionnelles
Julie, maman de Zoé, 4 ans et demi, et enceinte de 5 mois, sœur jumelle de Charlotte, maman d’Elsa, 2 ans et demi et Raphaël, 6 mois.
Ce qui change « Peu de chose ont changé dans notre relation très fusionnelle depuis que l’on est mamans. Je confie tout à ma soeur, pas de tabou entre nous, elle était même la seule à connaître le prénom de ma fille avant sa naissance.
Les grossesses sont finalement les moments où l’on partage peut-être le moins, nos quotidiens sont alors très différents, celle qui est enceinte est plus facilement « à bout ». Mais une fois le bébé arrivé, on met un point d’honneur à être l’une des premières visiteuses et à débarquer avec une bonne bouteille de champagne qu’on se siffle en 15 minutes ! Ouf, on reparle le même langage.
Au quotidien Je peux demander à ma sœur sans aucune gêne de garder ma fille, en mode anticipé ou à la dernière minute. On s’échange environ tous les quatre mois des énormes malles de vêtements, moi pour sa fille, elle pour mon futur garçon. Nous vivons à 200km l’une de l’autre, mais nos filles Zoé et Elsa s’adorent déjà. Nous nous téléphonons quasiment tous les jours, on montre à nos filles des photos, des vidéos, elles sont toujours très contentes de se voir, de dormir ensemble et sont très protectrices l’une envers l’autre. Étant donné notre grande ressemblance, nos enfants ont tous eu au moins un moment d’égarement où ils nous ont confondues, ça les fait rire et je pense que ça joue aussi dans la proximité que l’on peut avoir avec eux.
Notre relation est si forte que nous nous le sommes déjà promis, et nos maris sont d’accord, s’il nous arrivait quoique ce soit, on compte l’une sur l’autre pour prendre le relais et élever nos enfants dans des valeurs qui nous sont chères : faire le beau, le bien et le vrai ! Sur l’éducation, on se permet de se donner des conseils entre sœurs qu’on n’oserait donner à personne d’autre et qu’on accepterait d’ailleurs de personne d’autre… »
Clan de sœurs et ribambelle de cousins
Capucine, maman de Suzanne, 9 mois, et sœur de Céline (maman de Céleste, Prune, Philippine et Castille), Clémentine (maman d’Automne, Joseph, et les jumeaux Honoré et Gabriel), Chrysoline (maman de Garance et enceinte de 5 mois) et Gwendoline.
Ce qui change « Mes quatre soeurs ont toujours eu une place très importante dans ma vie donc le fait d’être maman n’a pas changé nos relations. En quelques mots : l’écoute, le partage, les rires, auxquels s’est ajoutée la joie de devenir maman avec elles. Mes sœurs et mes belles soeurs sont très présentes depuis l’arrivée de Suzanne, je peux compter sur elles pour des gardes le soir, si j’ai une urgence au boulot, si elle est malade… Dès que j’ai un doute ou une question (les dents, la fièvre, etc.) je les appelle, elles ont les mots pour me rassurer et sont toujours de très bon conseil. C’est un privilège de se sentir aussi entourée. Je suis une grande stressée pour Suzanne et seules mes soeurs se permettent de me dire : « Tu nous ennuies, Suzanne est un bébé en or. Respire, tout roule ! » Je pense que c’est le lien du sang qui est plus fort que tout !
Au quotidien Avec Chrysoline qui vit à Paris comme moi, nous nous voyons très régulièrement, donc nos filles sont littéralement fans l’une de l’autre. Pour les autres cousins et cousines, je montre des photos, nous les appelons par FaceTime et essayons de passer du temps ensemble le week-end et en vacances pour partager des moments de complicité et ainsi créer une relation d’amitié. Je pense (sans me vanter !) que je suis une super marraine et une super tante ! Je construis une vraie relation avec mes deux filleules, car je trouve que c’est un rôle précieux que les parents nous offrent. Une marraine, c’est un peu une deuxième maman, avec le rôle de l’éducation en moins… »
4 sœurs, 13 enfants : « la hiérarchie tombe »
Elodie, maman de Sacha 10 ans et Ella 6 ans, sœur de Séverine (maman de Clémence, Jules et les jumeaux Louis et Valentine), Caroline (maman de Baptiste, Clément, Martin et Mahaut), et Stephanie (maman de Balthazar, Rosalie et Archibald).
Ce qui change « Ce qui a vraiment changé entre nous depuis la maternité, c’est la hiérarchie naturelle de la fratrie (4 filles 1972 – 1974 – 1978 et 1982) ; elle est tombée ou alors elle a perdu son ordre logique. Je n’ai plus vraiment ressenti de rapport « aînée – cadette » au fil des maternités successives. Nous avons eu treize enfants à nous quatre sur une période de 19 ans : le décor est posé !
Avec mes sœurs, je ressens un sentiment incroyable de « confiance ». Pas seulement une confiance au regard des enfants mais plutôt une confiance féminine dans le conseil, le soutien, la bienveillance. Je peux compter sur les trois, et chacune à leur manière, pour me remettre en perspective, pour écouter mes craintes et me conseiller. Et cette sensation n’est pas unilatérale. C’est bien ici que la hiérarchie tombe. Mes sœurs font aussi appel à moi souvent. Lorsque j’ai l’impression d’avoir un genou à terre, c’est à elles que j’en parle plutôt qu’à mes amies car je ne ressens aucune pression sociale. Pas de syndrome « wonderwomum » à l’horizon… Je parle aussi facilement à mes neveux et nièces pour prendre le relais lorsque mes soeurs « peinent » ou craquent dans leur rapport avec eux. Je crois qu’elles me confient bien plus à ce sujet qu’elles n’oseraient le faire avec notre maman par exemple…
Au quotidien Pour nous, la fratrie a une immense valeur, alors l’idée même que les cousins et cousines ne s’entendent pas est carrément proscrite ! Pour entretenir le lien, on fête ensemble tous les anniversaires de nos enfants depuis 22 ans, ils s’écrivent avec de jolis papiers à lettre postés sans prévenir… Ma nièce est la marraine de ma fille aînée… Et on s’est toutes choisies comme marraine de l’un de nos enfants. Bref on crée du lien partout ! On s’est d’ailleurs à peu près tout prêté : poussettes, lits, porte-bébé, chaise haute, vêtements d’enfants, affaires de ski. Maintenant c’est surtout les livres et les jouets en fonction de l’âge… Mais ce que l’on se prêtera sans limite de temps, entre nous et envers nos enfants respectifs, c’est de l’attention. »
M. D.
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