Sommeil du bébé de 2 ans : conseils pour gérer les troubles de l’endormissement

Quelques mois avant ses deux ans, mon fils a cessé de s’endormir seul : impossible le soir de quitter sa chambre sans hurlements, pleurs et rappels jusqu’à nous faire céder pour le prendre avec nous ou rester à son chevet jusqu’à ce qu’il s’apaise et s’endorme. Angoisse de la séparation tardive ? Peur de la nuit ? Besoin de réassurance et d’affection ? Nous avons tout essayé et perdu patience. Au bout de 3 mois sans répit, nous avons fait appel à une consultante spécialiste du sommeil des bébés, pour sortir de l’impasse et espérer retrouver des soirées et des nuits à nous. Les conseils de Marie (@mama_and_you) nous ont beaucoup aidés, et la plupart peuvent certainement soulager d’autres parents confrontés à un problème d’endormissement. Voici ce que j’en ai retenu.

 

L’autonomie dans le sommeil, un apprentissage

On le sait, l’autonomie en matière de sommeil est un apprentissage essentiel pour nos bébés, comme la marche ou la parole : en grandissant, notre enfant acquiert la capacité à s’endormir et se rendormir seul. Pour certains, cet apprentissage est plus difficile, et c’est à nous parents de trouver le bon tempo pour défaire les conditionnements (ou « béquilles ») à l’endormissement qui peuvent enrayer cette délicate mécanique. Un câlin, un biberon, le sein, les bras : petit à petit, on apprend à son tout-petit à se séparer de nous, à se sentir rassuré dans son propre lit, en créant notamment des rituels qui favorisent ce moment de lâcher-prise qu’il faut pour s’endormir.

Bébé sensible, parents épuisés…

Mon fils avait acquis cela, avec beaucoup plus de difficultés que ma fille aînée je m’en étais rendu compte, et avec quelques rechutes, mais nous étions plutôt sereins autour de ses 18 mois : il ne pleurait plus au moment du coucher, semblait même heureux de retrouver son lit, son doudou, sa veilleuse, prêt pour dormir 7 à 9 heures d’affilée, avec même une réputation de bébé dormeur à la crèche, le seul à réclamer son lit après le déjeuner et à enchaîner plus de deux heures de sieste malgré le bruit. Mais depuis sa naissance nous savons aussi que c’est un enfant sensible, qui demande beaucoup de présence et d’amour, un enfant dont il faut absolument remplir le « réservoir affectif ».

Et puis un soir il y a quelques mois, la peur du chien qui aboie dans un jardin voisin a déclenché la peur d’être seul dans son lit, le refus de se séparer de nous. S’en sont suivis 3 mois de soirées impossibles où nous avons tout essayé : le rassurer, lui parler, le laisser pleurer (5, 10, 15, 20 minutes), et finalement le faire dormir avec nous, ou passer notre soirée sur une chaise à côté de son lit. Nerveusement, cette situation nous a épuisés. L’approche de l’heure du coucher m’angoissait, je ne savais plus si je devais être ferme ou si je devais m’adapter et prendre sur moi et accepter que notre fils dorme avec nous et occupe toutes nos soirées. La première année n’avait pas été simple, j’avais l’impression qu’on ne verrait jamais le bout, je me suis demandé s’il fallait consulter un psychologue (pour lui ou pour nous ?), je n’osais plus lui parler du « dodo » de peur de créer une réaction de refus et de blocage ; le seul moyen pour nous de passer une soirée normale était de sortir, honteux, et de laisser la baby-sitter gérer la crise à notre place… Comme tous les parents, nous avions besoin de ce sas de décompression du soir : un dîner à deux, un film, un peu de silence une fois les enfants couchés. Cette période a mis notre couple à rude épreuve, et j’ai décidé que nous avions besoin d’aide.

Les conseils précieux d’une consultante spécialiste du sommeil

J’ai consulté Marie, consultante en sommeil de l’enfant, qui m’a écoutée, longuement, et m’a proposé un programme personnalisé pour régler notre problème. Pas de solution magique évidemment, plutôt une feuille de route, des choses à mettre en place au fil des semaines et une conduite à tenir, des règles auxquelles nous ne devions pas déroger ni moi ni son père, pour cesser de passer d’une attitude à l’autre face à notre bébé. Sur ce point, nous avions tout faux, nous n’étions jamais les mêmes selon notre état d’esprit et notre degré de patience du jour, si bien que notre réponse à ses pleurs variait d’un soir à l’autre : compréhension ou impatience, tendresse ou colère, flexibilité ou fermeté… Faire front commun et tâcher de garder la même ligne de conduite chaque soir : voilà l’un des conseils les plus précieux que j’ai tiré de cette consultation.

Plus un enfant dort, mieux il dort

Le programme du sommeil rédigé par Marie pour mon fils débutait par une série de rappels concernant le rythme du sommeil d’un enfant entre 18 et 36 mois. Elle y détaille les besoins de sommeil de nuit et de siestes, qui, s’ils sont respectés, peuvent naturellement amener un sommeil plus qualitatif car, « plus un enfant dort, mieux il dort ! » Un rappel bienvenu au moment où je me demandais si les siestes de mon fils n’étaient pas trop longues, s’il ne fallait pas le réveiller au bout de deux heures pour qu’il s’endorme mieux le soir…

Trouver la bonne fenêtre d’endormissement

Au contraire, Marie m’a conseillé de respecter ses besoins de sommeil, et même de le coucher plus tôt le soir (plutôt 19h45 que 20h15 en l’occurrence), en l’observant pour repérer et anticiper les signes de fatigue et ne pas rater le « train du sommeil ». Concrètement, pour le coucher à la bonne heure, Marie me conseille de faire le bain, le repas, dès que possible, pour que le rituel du coucher puisse démarrer dès les premiers signes de fatigue, et aussi pour nous laisser un peu de temps pour profiter ensemble.

Remplir son réservoir affectif

Si mon fils refuse de se séparer de nous le soir, c’est sans doute qu’il n’a pas eu sa dose d’amour et d’affection dans sa journée, un besoin vital chez tous les enfants, me rappelle Marie. Afin de « remplir son réservoir affectif », Marie me conseille donc de trouver au moins 10 minutes le soir, en dehors du bain, du repas ou du rituel du coucher, où je suis 100% disponible pour lui. En me précisant que si mon fils n’a pas rempli ce (grand) réservoir à l’heure de se coucher, il peut aussi nous demander de le remplir la nuit…

La routine du coucher

Marie insiste sur le mot « routine », parce que nos enfants aiment la répétition, qui les rassure et les apaise, de même qu’elle m’encourage à uniformiser au maximum son rythme et ses horaires de sommeil, en limitant, au moins pour cette période sensible, les exceptions.
La routine doit se faire dans sa chambre et avec une durée de 10 à 15 minutes environ pour le soir, un peu plus court pour la journée lors de sa sieste.

Les 2 méthodes qui ont tout changé

Une fois ces bases posées sur le rythme et le rituel, la feuille de route de Marie s’attaque au nœud du problème : l’endormissement et la séparation au moment du coucher. Elle propose diverses pistes pour apaiser mon fils et revenir à un endormissement autonome. Nous n’avons pas eu le temps ni le besoin de tout mettre en place, car une semaine a suffi pour que les crises au moment du coucher s’apaisent et cessent, grâce à ces 2 conseils que nous avons appliqués, en profitant d’une période de vacances où j’étais plus disponible.
– Changer d’attitude : se montrer ferme, confiants et convaincus
– Créer un système de motivation

1/ Notre attitude : confiance et fermeté

Je n’avais pas réalisé à quel point il pouvait être important de nous sentir en confiance face à notre enfant et convaincus des réponses que nous apportions à ses crises. Parce que dans cette période, non seulement nous changions de « méthode » à peu près tous les soirs, voire d’une demi-heure à l’autre selon notre niveau de tolérance, mais nous n’étions pas non plus d’accord avec son papa sur l’attitude à adopter… Résultat : nous doutions de tout ce que nous faisions, nous hésitions, nous changions d’avis en cours de route et nous nous disputions même souvent devant notre fils. Consulter une tierce personne nous a permis de nous rassurer en nous donnant une seule ligne de conduite et d’agir de concert pour que les choses s’arrangent. À partir de là tout a changé, le ton a changé : nous avons retrouvé notre discours et notre posture d’adultes, confiants et convaincus de ce que nous faisions, et beaucoup plus fermes, sur les conseils de Marie : « Adoptez une attitude plus effacée, avec le moins d’interactions possibles et sans discussion. N ‘hésitez pas à dire la même phrase à chaque demande, par exemple « C’est l’heure de dormir, on se retrouve demain ».

2/ Le système de motivation

L’idée de créer un système de motivation/récompense (une sorte de chantage bienveillant et vertueux…) ne va pas sans le discours qui l’accompagne : encourager plutôt que gronder, menacer ou crier. Marie nous a donc conseillé d’avoir une discussion avec notre fils avant de commencer, une façon de lui montrer que nous le prenons au sérieux, pour le prévenir des changements que nous souhaitions, avec le sourire mais avec fermeté.

Le tableau de gommettes

Pour motiver notre fils et l’encourager de façon concrète à l’issue de cette « conversation », nous avons suivi ces conseils et mis en place un tableau de gommettes. À chaque victoire, une gommette ! J’ai dessiné un parcours (façon jeu de l’oie) avec plusieurs cases pour coller des gommettes à chaque succès comme autant d’étapes avant une récompense… Au bout de 3 cases remplies, un bonbon ou cadeau surprise est dessiné, au bout de 10, on promet la méga surprise, etc. Je lui ai montré le parcours, nous avons acheté les gommettes ensemble. Le premier matin il n’a pas pu coller de gommette, je ne lui ai pas reproché mais j’avais un argument pour le motiver le soir suivant… Ça a tellement bien marché qu’on a adopté le tableau pour d’autres sujets, avec sa sœur par exemple pour limiter le doudou, une amie a même adapté la méthode pour rendre propre sa fille dix jours avant d’entrer à l’école, même succès !

Mon bilan

Après 6 semaines, nos soirées sont beaucoup plus sereines, même si la rentrée nous a réservé quelques rechutes. Dans ces moments-là, nous tâchons de garder en tête tous les conseils de Marie, la bonne attitude, la même ligne de conduite et le même discours. Je sais aussi que je peux la solliciter pour refaire un point, réajuster ou simplement me rassurer. Il reste encore quelques outils que je n’ai pas mis en place dans le programme, je les garde précieusement, prête à agir en cas de régression importante…
Cet article n’est pas une publicité, mais le fruit de mon expérience personnelle.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les accompagnements du sommeil de Marie, rendez-vous sur son site : mamaandyou.com et sur Instagram @mama_and.you.

Lire aussi notre article sur les régressions du sommeil entre 0 et 24 mois 

 

Crédit photo:  Kendra Wesley /Unsplash